Lundi 14 août est le dernier jour possible pour le dépôt d'une demande de régularisation de sans-papiers vivant en France depuis au moins deux ans et ayant des enfants scolarisés depuis au moins septembre 2005.

«Il y a de moins en moins de demandes qui arrivent», a déclaré Arno Klarsfeld, le médiateur choisi par Sarkozy. Mais les associations qui parrainent et soutiennent de nombreux jeunes scolarisés sans papiers constatent que certains sans-papiers «n'ont pas réussi à déposer un dossier» parce que des employés des préfectures refusent de les enregistrer. Ces organisations restent mobilisées. Le Réseau éducation sans frontières prévoyait, par exemple, de déposer plusieurs centaines de dossiers lors d'une manifestation à Paris, jeudi 10 août.

Selon les chiffres officiels du ministère de l'Intérieur, 14000demandes auraient ainsi été déposées entre le 13juin et le 13juillet. Selon la prévision de Sarkozy, ces demandes pourraient atteindre le chiffre de 20000. C'est sur cette base que celui-ci avait annoncé 6000régularisations, un chiffre bien en dessous des espoirs soulevés par sa circulaire sur les jeunes sans-papiers scolarisés. Officiellement, les chiffres complets ne seront pas connus avant la fin août.

La question de la régularisation des enfants scolarisés, et de leurs parents, a ému une partie de l'opinion et suscité des soutiens nombreux. Du coup, des sans-papiers peuvent espérer en obtenir et sortir de cette clandestinité inhumaine qu'engendre la politique d'immigration des pouvoirs publics.

Les différentes affaires évoquées dans la presse ces jours-ci (expulsion vers l'Algérie d'un père de famille arrêté en pleine préfecture des Ardennes, alors qu'il était convoqué pour un entretien sur son dossier -sa femme et son enfant restant en France; ou encore le sort de Jeff, ce Nigérian dont la mère a été assassinée et qu'un jugement vient de rendre expulsable, mais qui paraît désormais bénéficier du soutien de Klarsfeld) indiquent que le soutien aux jeunes scolarisés sans papiers, comme d'une façon générale aux sans-papiers, ne doit pas fléchir. Car plus ce soutien se manifestera, plus il sera difficile à Sarkozy de les expulser en catimini, comme lui et ses services continuent de le faire.