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Dans le monde
La guerre au Liban : Un crime contre tous les peuples de la région
Il y a maintenant un mois que l'armée israélienne bombarde le Liban, soi-disant pour récupérer deux de ses soldats enlevés par des combattants du parti intégriste Hezbollah. Mais le fait qu'Israël ne parle même plus de ces deux soldats, et qu'il en a depuis fait tuer plusieurs dizaines, montre qu'il ne s'agissait que d'un prétexte pour envahir le Liban.
De ce pays, les troupes d'Israël s'étaient retirées en 2000, après en avoir occupé la partie sud pendant des années, appuyées sur une milice à sa solde.
Depuis, le gouvernement israélien exigeait du Liban qu'il désarme le Hezbollah. Mais le gouvernement libanais n'avait pas les moyens de s'attaquer à ce parti, probablement soutenu par la Syrie et l'Iran mais aussi par une partie de la population libanaise. Aussi Israël a utilisé le premier prétexte venu, sinon fabriqué, pour tenter de déconsidérer le Hezbollah par des bombardements terroristes contre la population civile. Population qui, massacrée, meurtrie et affamée, ne manquerait pas, selon les stratèges de l'état-major israélien, de reprocher aux actions du Hezbollah d'être responsables de leurs malheurs. L'aviation et les chars israéliens ont détruit les infrastructures du Liban, des routes, des ponts, des hôpitaux ou même la seule usine du pays fabriquant des produits laitiers, objectif militaire s'il en est!
Cela a coupé le Sud-Liban du Nord, tandis que des tracts israéliens invitaient cyniquement, pour la galerie, la population civile à quitter le sud alors que les raids de l'aviation lui en avaient ôté la possibilité.
Depuis que l'État d'Israël existe, il a toujours gagné les différentes guerres qui l'avaient opposé aux armées de ses voisins arabes. Cela lui a peut-être fait surestimer sa force. Il ne serait d'ailleurs pas le premier dans ce cas. Les USA au Vietnam ou la France en Algérie ont fait pareil.
Il y a une semaine, Ehoud Olmert, le Premier ministre israélien, déclarait: «Si notre campagne militaire devait s'arrêter à ce jour, nous pourrions affirmer avec certitude que la face du Proche-Orient a été modifiée. Désormais le Hezbollah ne pourra plus jamais menacer notre nation avec ses missiles.»
Cependant, après un mois de bombardements intensifs, le Hezbollah est toujours là. L'état-major d'Israël a manifestement rencontré une résistance à laquelle il ne s'attendait pas. Israël annonce tous les jours avoir tué de nombreux combattants du Hezbollah, ce qui est sans doute vrai, mais cela n'empêche pas les roquettes de continuer à tomber sur le nord d'Israël.
Il y aurait officiellement un millier de morts libanais, en majorité des civils. Sans compter dix fois plus, sans doute, de blessés, ayant survécu sous les décombres des villes du Liban. Sans oublier non plus, ce qui n'est pas le moins grave, plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées qui ont dû fuir leur foyer pour échapper aux obus, aux roquettes et aux bombes. Un exemple, partiel mais significatif, donné par l'ONU, précise que, sur les 121000personnes vivant dans les 38localités libanaises les plus proches de la frontière, dans la zone couverte par la Finul, il n'en restait plus que 22000 environ.
En face, il y aurait une centaine de tués israéliens, en majorité, semble-t-il, des militaires de la force d'invasion.
Pour le moment, Israël intensifie ses bombardements pour terroriser la population libanaise et comme l'avait déclaré, selon un quotidien israélien, un général de l'état-major: «Nous sommes dans un processus d'escalade. Nous allons continuer à bombarder tout ce qui bouge du côté du Hezbollah, mais nous allons aussi frapper les infrastructures civiles.» La plupart des ministres du gouvernement Olmert se seraient opposés à une extension de l'opération terrestre mais l'état-major, de son côté, serait partisan de dépasser largement les six à huit kilomètres occupés par l'armée pour s'emparer du territoire jusqu'au fleuve Litani, à vingt kilomètres vers le nord. Ce fleuve Litani est d'ailleurs connu pour avoir été, de mars à juin1978, la limite d'une offensive terrestre de l'armée israélienne contre le Liban et, en juin 1982, la première étape avant l'occupation de Beyrouth.
Mais en faisant tout cela, Israël contribue surtout à attiser la haine des peuples du Proche-Orient contre lui, qui le voient, à juste titre, comme la branche armée des grandes puissances dans la région.
Pour chaque enfant, chaque femme, chaque vieillard déchiqueté par les bombes de l'armée israélienne, des dizaines de Libanais, hommes et femmes, n'ont plus que la vengeance au coeur. À terme, c'est un crime des dirigeants israéliens contre leur propre peuple. Car tout cela jette la population arabe dans les bras des organisations les plus réactionnaires, qui ne représentent pourtant absolument pas les intérêts des peuples de la région.
Bien loin d'assurer la paix à la population israélienne, comme l'affirment les dirigeants israéliens, cette politique est sans issue pour elle car elle l'oblige, pour les années à venir, à vivre en état de siège et de guerre quasi permanent.
Seul l'impérialisme américain y trouve vraiment son compte, car la population israélienne ainsi piégée par la haine qui l'entoure n'a d'autre choix que d'utiliser ses jeunes, filles et garçons, à jouer le rôle de gendarmes au coeur des pays arabes.