Treize immigrants clandestins partis de Libye et qui tentaient de gagner l'Europe via les îles italiennes de Lampedusa ou de Linosa, à 300km des côtes libyennes, sont morts de faim et de soif au cours de trois semaines de dérive de leur embarcation. Leurs corps ont été jetés à l'eau par leurs compagnons d'infortune, eux-mêmes dans un état effroyable au moment de leur découverte, samedi 29juillet, par la marine italienne.

Le lendemain dimanche 30juillet, c'est un pêcheur italien qui a débarqué treize personnes à LaValette, sauvées à une cinquantaine de kilomètres de la côte. Elles ont témoigné que dix-sept autres, dont huitenfants et unbébé, étaient mortes dans la traversée. Mardi 25juillet, 17personnes ont encore disparu dans un naufrage au large des côtes tunisiennes. Seules huit autres ont pu être sauvées.

Ces drames sont parmi les plus meurtriers depuis que 47Africains ont été découverts morts, au début de l'année, dans une embarcation qui a dérivé quatre mois dans l'Atlantique. Dix-septcorps avaient été repêchés aussi par un navire espagnol en mars.

C'est la misère, l'enfoncement du continent africain dans les guerres et une pauvreté extrême qui conduisent ces immigrants à risquer leur vie pour rallier des pays riches, espérant ainsi survivre et permettre dans le même temps la survie de leurs proches. Mais les pays d'Europe, qui se sont enrichis des pillages coloniaux, sont aujourd'hui fermés à la détresse dont ils sont au premier chef responsables. Et pourtant, que les populations africaines puissent vivre des richesses qui leur ont été volées serait la moindre des choses.