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Dans le monde
Italie : Travailleurs-esclaves en Europe !
Le 18 juillet, la police italienne a libéré plus de cent travailleurs polonais réduits au travail forcé dans la région de Foggia, dans le sud de l'Italie. Depuis au moins deux ans, des centaines de travailleurs polonais étaient ainsi exploités, parfois jusqu'à la mort, essentiellement pour la cueillette des tomates.
D'après les autorités, ces travailleurs polonais arrivaient en Italie après avoir payé de 150 à 200euros pour leur voyage, sur la promesse d'y trouver un travail payé 5 à 6euros de l'heure, avec repas et hébergement compris.
La réalité était bien différente: ils travaillaient 12 à 15heures par jour pour deux à cinq euros la journée. Ils étaient retenus de force dans des camps sans eau ni électricité, dormant sur des matelas à même le sol et surveillés par des gardes armés et leurs chiens. En cas de maladie, les travailleurs devaient payer une «amende» de 20euros par jour non travaillé. Ils étaient surexploités, battus et sous-alimentés, au point qu'au moins quatre d'entre eux sont morts, peut-être poussés au suicide, assassinés ou ayant succombé à l'épuisement.
Cette situation a pu se maintenir pendant au moins deux ans. La police n'a réagi que suite aux inquiétudes exprimées en Pologne par les familles restées sans nouvelles de leurs proches. Et si c'est un réseau mafieux qui a monté ce camp d'esclavage, le patron d'une exploitation agricole de la ville d'Orta Nova en profitait sans sourciller! L'INPS (la Sécurité sociale italienne) fait d'ailleurs remarquer que les inspections qu'elle avait réalisées dans les exploitations agricoles au cours des cinq premiers mois de l'année 2006, avaient permis d'établir que 77% des entreprises visitées faisaient travailler des ouvriers agricoles en les sous-payant, en leur faisant subir des journées de travail de plus de 10heures et des conditions de vie à la limite de la décence. Principales victimes de ces négriers modernes, les femmes et les immigrés sans papiers.
Alors le camp d'esclaves de la province de Foggia était peut-être une exception, mais ce qui reste largement répandu -et pas seulement en Italie-, c'est la surexploitation que des patrons que rien n'arrête sont prêts à imposer à la main-d'oeuvre la plus précaire.
Heureusement, il y a parfois des retours de bâton pour les exploiteurs, par exemple l'été dernier, quand dans le sud de la France des ouvriers saisonniers ont lutté pour faire reconnaître leurs droits à des salaires et à des conditions de travail et d'hébergement décents...