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Dans les entreprises
Calais (Pas-de-Calais) : Armatis, un modèle d’exploitation et de profits
Les collectivités territoriales de la région de Calais, l'État, les fonds européens ont largement subventionné l'entreprise d'appel téléphonique (call-center) Armatis sous prétexte de compenser les suppressions d'emplois dues à la fermeture d'une usine LU: les bâtiments sont propriété de la collectivité territoriale, Armatis bénéficie d'une exonération de charges foncières, de subventions à la création d'emplois du Conseil régional... Ce sont autant de cadeaux à la création d'une entreprise qui, avec ses démarchages téléphoniques pour vendre toutes sortes de produits, contribue aux profits des autres entreprises, notamment de France Télécom.
Avec 600 emplois à Calais et 400 à Boulogne-sur-Mer, ce sont en majorité des jeunes et des femmes qui y travaillent. Sous la pression des superviseurs, il y a dans cette entreprise une recherche d'augmentation de la productivité qui s'apparente souvent à un harcèlement permanent.
Certains petits chefs exigent que leur soit signalé par e-mail tout déplacement aux toilettes pour le décompter du temps de travail. Les salariés sont payés entre 900 et 950euros par mois, avec un complément aléatoire de 20 à 150euros de prime, variant selon la nature et le nombre de produits vendus au téléphone et surtout selon la bonne volonté du chef à «valider» la production effectuée.
Compte tenu des salaires, des conditions de travail, des pressions, des vexations, des brimades de toute sorte, personne ne se sent privilégié de travailler dans une telle entreprise.