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Leur société
Signalisation des routes : Une facture salée
Après l'affaire des HLM de Paris et celle de corruption à la mairie de Nice, une nouvelle affaire de marchés truqués et de surfacturations a été révélée ces derniers jours. Elle concerne cette fois le secteur des panneaux de signalisation routière.
Les six plus grandes entreprises du secteur auraient signé un «pacte »entre elles afin de se répartir les marchés par zones géographiques et de fixer en commun les prix de vente. Ainsi, l'État et les collectivités territoriales achèteraient des panneaux surfacturés de 30% à 50%. De plus, ces sociétés rédigeraient elles-mêmes les cahiers des charges des appels d'offres en lieu et place des agents de l'État ou des collectivités locales.
Ce marché représente en moyenne 1, 5 milliard d'euros par an. Ce sont ainsi des centaines de millions d'euros des caisses publiques qui sont venus grossir les profits des patrons de ce secteur. L'enquête continue aujourd'hui pour savoir si les donneurs d'ordre, c'est-à-dire l'État, les conseils généraux et les communes, étaient complices du système.
Ce type de pratique n'est pas le fait rare de quelques patrons peu scrupuleux, comme nous le présentent les médias, mais bien le fonctionnement normal du capitalisme. Les marchés publics ont toujours représenté une manne importante pour les patrons, que ce soit de manière légale ou illégale. Le lobbying, la corruption de fonctionnaires ou d'élus, les marchés réservés, l'entente sur les prix sont des pratiques courantes. Et que ce soit par des subventions légales ou des factures aux montants gonflés, le résultat est le même: l'argent public sert à l'enrichissement du patronat.
Quelques juges font ressortir de temps en temps ce genre d'affaires, mais combien y en a-t-il d'autres? Seuls les travailleurs, par leur place dans tous les échelons de l'économie, auraient la possibilité de le savoir et de porter à la connaissance de la population ce qui se cache derrière la comptabilité officielle des entreprises.