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Leur société
Lutte des sans-papiers : Des papiers pour tous!
Les préfectures de chaque département continuent, jusqu'au 13 août d'après le ministère de l'Intérieur, d'examiner les dossiers des demandes de régularisation des familles ayant des enfants scolarisés.
Chaque préfecture interprète à sa manière la circulaire de Sarkozy du 13 juin fixant des conditions à la régularisation. Et certaines de ses conditions sont volontairement imprécises, pour permettre les rejets arbitraires, par exemple: «prendre en compte une réelle volonté d'intégration de ces familles», ou «l'absence de lien de l'enfant avec le pays dont il a la nationalité»...
Des fonctionnaires de la préfecture de Paris ont communiqué discrètement à la presse une note interne censée leur faciliter la sélection et le rejet des demandeurs de cartes de séjour. Cette note du 30 juin rappelle d'abord impérativement que le but doit être de convaincre les familles de prendre la prime et de faire leurs valises!
Pour celles qui maintiennent leur demande de régularisation (c'est le cas pour la plupart), la note énumère tous les justificatifs à réclamer, de présence en France, de domicialisation, de scolarité, d'actes de naissance et passeports à jour, casiers judicaires, etc. Et «d'exclure tous les courriers et documents manuscrits. Être vigilant à l'égard des faux documents et des fraudes, aux photocopies couleur de bonne qualité. Exiger les livrets scolaires, les bulletins de notes des enfants.»
Jointe à cette circulaire, une liste de pays dits «sûrs», où la sécurité des personnes serait assurée et dont les immigrés originaires seraient automatiquement exclus de la régularisation: le Mali, le Niger, le Sénégal, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, l'Albanie et vingt autres pays d'émigration.
Pour le moment, des mobilisations continuent dans diverses villes autour des familles sans papiers d'enfants scolarisés et contre les menaces d'expulsion. Si pour le moment Sarkozy temporise sur ces expulsions familiales, par contre dans les villes les rafles continuent, les centres de rétention ne désemplissent pas et les expulsions de célibataires se poursuivent.
Il faut stopper cette chasse aux travailleurs étrangers. Ce sont 200 à 400000 sans-papiers, avec enfants ou pas, qui vivent et travaillent ici, et qu'il faut régulariser.