Tout va au mieux pour les patrons12/07/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/07/une1980.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tout va au mieux pour les patrons

C'est le quotidien Le Figaro qui donnait la nouvelle lundi 10 juillet: l'impôt sur les sociétés en cours d'encaissement aurait un rendement bien supérieur à celui de l'an passé. En moyenne cela ferait + 15% par rapport à l'année précédente. Cela signifie que les bénéfices déclarés par l'ensemble des entreprises pour l'année 2005 ont augmenté au moins d'autant.

Car ces mêmes entreprises ont bénéficié en 2005, comme toutes les autres années de la part de tous les gouvernements en place, d'une série de nouveaux allégements d'impôts de façon directe ou par les multiples moyens qu'offre l'État aux entreprises, dégrèvements, modification d'assiette fiscale ou dans l'établissement du bilan, etc. Et donc, malgré les allégements, voilà l'impôt sur les bénéfices des sociétés qui grimpe de 15%. Faut-il que les bénéfices réels, pas ceux déclarés mais ceux empochés par les capitalistes privés et les actionnaires, aient progressé de façon considérable!

Car ces 15% de progression ne représentent bien évidemment qu'une moyenne. Moyenne qui englobe des centaines de milliers de petites entreprises, alors que beaucoup ne déclarent jamais de bénéfices et que d'autres tombent en faillite.

Le gouvernement était tellement conscient des résultats exceptionnels des grandes entreprises qu'il s'est quand même permis de demander, malgré toute l'amitié qu'il leur porte, de bien vouloir verser un acompte sur l'impôt sur les bénéfices exceptionnels. Mais ces profits qui explosent n'empêchent nullement les mêmes patrons de crier misère, de se plaindre du poids insupportable de la malheureuse augmentation du smic, ou de réclamer de nouveaux allégements fiscaux. Et pour parfaire le tout, le gouvernement, de concert avec le patronat, prêche sans le moindre complexe la résignation aux salariés. Ensemble, ils leur demandent d'accepter le blocage des salaires et les licenciements, au nom, bien évidemment, de la sempiternelle «compétitivité». Peut-être parce qu'ils trouvent que leurs bénéfices exceptionnels ne sont pas encore suffisants.

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