Dans le monde
Irak
Le chaos dont l'impérialisme est responsable
Le 9 juillet à Bagdad, des milices qui appartiendraient à «l'Armée du Mahdi», la milice de l'intégriste Moqtada Al-Sadr, ont assassiné quarante-deux civils dont des femmes et des enfants, simplement parce qu'ils appartenaient à la communauté sunnite. Le lendemain, lundi 10 juillet, huit personnes étaient tuées et vingt-huit blessées dans trois explosions à la voiture piégée à Sadr-City, le quartier chiite de Bagdad dans lequel les milices de Moqtada Al-Sadr ont une influence.
Les explosions de violence, les exactions de toute sorte surviennent quasiment quotidiennement depuis des mois, et en particulier depuis l'attentat du 22 février contre le sanctuaire chiite d'Ashariyah à Samarra.
Il ne s'agit pourtant pas de conflits religieux, contrairement à ce que bien des commentateurs occidentaux ont répété ces derniers mois. Ces factions intégristes chiites ou sunnites s'affrontent pour le pouvoir. Elles cherchent par conséquent à creuser un fossé de sang entre les communautés à coups d'attentats, d'assassinats, pour que la population se range derrière chacune d'elles. Leur objectif est avant tout de parvenir au pouvoir et d'imposer leur dictature.
Mais l'impérialisme est sur le fond le véritable responsable de cette situation catastrophique pour la population irakienne.
La guerre, puis les trois années d'occupation ont laissé, en plus d'une grande misère, un vide politique énorme, vide que les institutions prétendument démocratiques mises en place par Washington et Londres n'ont pas comblé. Elles sont, depuis des mois, totalement impuissantes à faire revenir un semblant de calme dans le pays. Elles ont décrété plusieurs fois le couvre-feu, menacé de prison toute personne qui porterait des armes en public, mais sans aucun résultat. De fait, depuis des mois, c'est le chaos, un chaos sanglant.
La violence des agissements des armées impérialistes, américaine ou anglaise en particulier, ont poussé par ailleurs bien des jeunes, et des moins jeunes, dans les bras des milices intégristes. La liste des bains de sang, comme celui du siège de Fallujah en novembre 2004, est longue. Il y a eu également les révélations sur les sévices infligés par les forces américaines et britanniques aux milliers de prisonniers qu'elles détiennent à Abu Ghraib ou ailleurs. Tout dernièrement, la nouvelle que quatre soldats américains avaient violé une jeune irakienne avant de la tuer, elle et les trois membres de sa famille, a soulevé l'indignation en Irak, comme aux États-Unis. Ces soldats sont certes inculpés. Mais combien d'autres exactions ont été commises sans que cela vienne sur la place publique! Tous ces faits, toute cette violence ne peuvent que faire grandir la haine contre l'occupant impérialiste.
Bush justifiait l'intervention américaine, puis l'occupation, par la nécessité d'apporter aux populations la démocratie, la liberté. On voit ce qu'il en est aujourd'hui! La population irakienne est prise en tenaille entre les bombardements des forces d'occupation d'un côté, les exactions commises par les milices armées et les vagues d'attentats terroristes de l'autre. Le chaos et la misère, voilà ce que l'impérialisme a apporté à l'Irak.