Plusieurs organisations humanitaires ont attiré l'attention sur la situation du Niger où une partie de la population est en train de mourir de faim. Dans ce pays, l'un des plus pauvres du monde, la famine n'est ni nouvelle, ni une catastrophe imprévue.

Beaucoup de témoins s'étonnent que le pays puisse vivre une grave crise alimentaire, alors qu'aujourd'hui la nourriture abonde sur les marchés. Mais voilà, les populations appauvries ne peuvent plus faire face à des prix devenus inabordables. Selon Action Contre la Faim (ACF), entre 2000 et 2004, les prix du millet et du sorgho, produits de base de l'alimentation des Nigériens, ont ainsi subi une augmentation moyenne de 80%.

C'est que les problèmes de récolte et la famine ont fourni une bonne occasion aux spéculateurs et aux gros commerçants de faire fortune sur le dos des populations, avec la complicité du gouvernement, en faisant flamber les prix des céréales. Quant aux représentants des pays ayant promis une aide, ils disent ne pas vouloir organiser de distributions gratuites afin de ne pas perturber «les mécanismes du marché»!

Les enfants sont évidemment les premières victimes de cette situation. Au moins 400000 d'entre eux sont menacés de malnutrition grave. Ils sont également menacés par les maladies comme le paludisme et la dysenterie, leurs parents ne pouvant payer ni les soins ni les médicaments.

Cette catastrophe trouve peu d'écho en France alors que le Niger fut longtemps une colonie française. Il reste d'ailleurs une ressource de premier ordre pour des trusts comme Areva. Mais l'exploitation de l'uranium n'apporte aucune amélioration au sort des population environnantes.