- Accueil
- Lutte ouvrière n°1978
- Non aux expulsions, régularisation des sans-papiers!
Leur société
Non aux expulsions, régularisation des sans-papiers!
Pour l'année 2006, Sarkozy a fixé aux préfets un quota d'au moins 25000 étrangers en situation irrégulière à expulser, contre 12000 en 2003. Chaque département a un contingent à fournir.
Le 21 février 2006, il avait publié avec le ministère de la Justice une circulaire visant à accroître les interpellations et les expulsions d'étrangers. Cette directive expliquait aux policiers comment organiser les rafles aux abords et dans les foyers de travailleurs immigrés, comment les piéger en les convoquant aux préfectures, comment les appréhender en tous lieux, y compris dans les hôpitaux et les blocs opératoires.
Le gouvernement essaie de faire croire que les immigrés sont les responsables du chômage et de l'insécurité. Aussi affiche-t-il le nombre d'expulsés et de charters, dans le but de plaire à l'électorat réactionnaire et raciste. Et sa nouvelle loi anti-immigrés dite CESEDA , adoptée par l'Assemblée nationale et le Sénat, précarisera encore plus tous les travailleurs étrangers.
Ces pratiques inhumaines suscitent l'indignation, en particulier contre les expulsions d'enfants scolarisés. Déjà en octobre 2005, face aux réactions de solidarité, Sarkozy avait dû demander aux préfets de suspendre les expulsions de familles sans papiers ayant des enfants à l'école, et cela jusqu'à la fin de l'année scolaire, le 30 juin 2006.
Cette échéance arrivant, le 13 juin une nouvelle circulaire a ordonné aux préfets de reprendre rapidement leur chasse. Les familles en situation irrégulière ayant des enfants scolarisés sont convoquées et les services préfectoraux leur demandent de quitter la France sans délai. Jusqu'au 13 août, une prime au départ définitif est versée. Passé cette date, les familles continuant à demander leur régularisation et refusant de partir seront de nouveau menacées d'expulsion manu militari. Quelques centaines pourraient recevoir des cartes de séjour, mais il s'agirait de mesures exceptionnelles et à la discrétion des préfets.
Le gouvernement sait parfaitement que ses barbelés n'arrêtent pas ceux qui sont prêts, pour survivre, à fuir la misère par tous les moyens. Il sait que ses lois anti-immigrés ne réduiront pas le nombre de clandestins. Aussi, pour maintenir et organiser son trafic d'expulsions, le gouvernement ouvre de nouveaux centres de rétention. Actuellement il y a 1500 places dans ces dépôts; d'ici la fin 2007, 2600 places sont programmées. Il s'agit ni plus ni moins que de prisons où les étrangers interpellés sont retenus, pendant 32 jours au maximum, pour permettre à l'administration de constituer les dossiers juridiques de reconduite à la frontière.
La Cimade, service oecuménique d'entraide qui essaie de venir en aide aux étrangers détenus, a dénoncé publiquement les conditions avilissantes qui règnent dans ces camps de non-droit.
Sarkozy veut profiter des vacances d'été pour expulser ces familles, afin que la rentrée scolaire de septembre se fasse sans ces milliers d'enfants qui s'instruisent et s'intègrent par l'enseignement. Alors, dans de nombreuses écoles, dans de nombreuses villes, des parents, des enseignants, des élus et des associations se regroupent pour essayer de s'opposer à ces expulsions.
Lutte Ouvrière est solidaire de ces mobilisations, qui seules peuvent faire reculer le gouvernement. Tous les sans-papiers doivent être régularisés!