À la gare de Lyon-Perrache lundi 29 mai, 80% des guichetiers ont fait grève toute la journée pour protester contre les suppressions d'emplois.

En effet, la direction de VFE (Voyage France Europe), la branche gérant les commerciaux de la SNCF, prévoit de supprimer 2 300 postes en 2006-2007 sur le plan national. À Perrache, cela va se traduire par la suppression de près de 10 emplois sur 30 de guichetiers et de 40 emplois au centre «Ligne Directe»de Lyon (réservation par téléphone 36-35).

L'objectif annoncé de la SNCF est d'orienter les usagers vers les bornes automatiques: il y aura même du personnel spécialisé pour orienter les voyageurs vers les bornes!

Pourtant, les guichets sont indispensables: il suffit de voir les files d'attente en permanence, et plus spécialement les veilles de week-ends. Tout le monde n'a pas une carte bleue, on peut avoir besoin de renseignements, sans compter les opérations qui ne se font pas aux bornes automatiques.

Des grévistes ont distribué un tract aux usagers dès le matin pour expliquer la fermeture des guichets. Puis une assemblée générale s'est tenue, à 10heures sur le parvis de la gare, qui a décidé d'envahir la direction régionale. Suite au refus du directeur de revenir sur les cinquantesuppressions d'emplois, ils se sont de nouveau réunis à cinquante pour décider de la suite du mouvement. Il a été décidé de débrayer 55minutes tous les vendredis soir à partir du 9juin.

Bien sûr, la gare de Perrache n'est pas seule concernée par ces suppressions d'emplois. La gare de la Part-Dieu le sera en 2007.

Et dans la vallée du Gier (ligne Lyon - Saint-Étienne - Firminy, qui est aussi la ligne TER la plus fréquentée du pays), des emplois de guichetiers et de chefs de service sont menacés: certaines gares risquent de se retrouver sans aucun personnel SNCF et il faudra souvent s'adresser à des gares plus importantes. Depuis plusieurs mois, les cheminots de ces gares ont commencé à s'adresser aux usagers pour les informer, et ont rencontré un accueil favorable.

C'est la politique de la direction de la SNCF qui porte à la déshumanisation des gares, et les cheminots ont bien l'intention de s'y opposer.