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- Lutte ouvrière n°1975
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Dans les entreprises
Renault - Flins (Yvelines) : La grève des salariés du sous-traitant Renosol a payé
Une fois encore, les salariés d'un sous-traitant de Renault, sur le site de Flins, se sont récemment mis en grève. Cette fois, il s'agit des soixante employés de l'entreprise Renosol, chargée du tri et du conditionnement des déchets et cartons, ainsi que de la préparation de certains câblages, qui ont mené pendant plusieurs jours une grève presque totale, sur trois équipes. Renosol est elle-même filiale de la société Onyx, membre du groupe Veolia.
Leur patron avait concocté un nouvel accord d'entreprise dont de nombreux aspects révoltaient les travailleurs; il s'était pourtant trouvé un syndicat pour signer cet accord sans consulter les intéressés! L'accord leur imposait des samedis supplémentaires, obligatoires et non payés, les empêchait de prendre leurs récupérations et leurs congés s'ils n'étaient pas regroupés au minimum sur une semaine. Leur quart d'heure de douche était utilisé pour gérer les aléas de l'organisation du travail selon le bon vouloir du patron, de même pour les pauses.
Pour marquer leur refus, les travailleurs de Renosol ont laissé s'accumuler les cartons et les emballages pendant plusieurs jours. La direction de Renault a dû mobiliser jusqu'à vingt et un responsables pour tenter d'assurer la préparation des câblages, réalisée en équipe de nuit par les six ouvriers habituels, en grève à ce moment-là. Au centre de préparation des pièces de rechange, il a fallu en mobiliser une demi-douzaine pour emballer les cartons qu'un travailleur gréviste avait laissés s'accumuler. À voir le résultat, on était loin d'ailleurs de la rentabilité que ces messieurs exigent habituellement de nous!
Tant et si bien qu'au bout de plusieurs jours de grève très majoritaire, le directeur de l'entreprise, poussé peut-être en cela par son client la direction de Renault, a reculé sur une grande partie de ce qui avait mis nos camarades en colère. Ils sont légitimement fiers de cette issue due à leur détermination.
Après les travailleurs de JohnsonControl, l'équipementier qui livre des sièges, ceux de Visteon qui assemblent sur site des panneaux de porte, des boucliers et des tableaux de bord, ce sont donc les salariés de Renosol qui ont réagi. On peut y voir la conséquence méritée de la politique du plan Ghosn, le PDG de Renault, qui annonçait en février sa décision de gagner en trois ans 14% sur les prix des fournisseurs et sous-traitants. Et comme ces entreprises, membres de groupes importants et rentables, n'ont aucunement l'intention de prendre sur les profits ni sur les dividendes versés aux actionnaires, c'est à leurs salariés qu'elles tentent de faire payer la note.
La réaction de ces derniers montre aux patrons de la sous-traitance, comme à Renault, qu'il y a une limite à leurs calculs.