Immigration clandestine aux Canaries : L’Europe fermée aux victimes de ses pillages24/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1973.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Immigration clandestine aux Canaries : L’Europe fermée aux victimes de ses pillages

Depuis des semaines aux îles Canaries, on assiste à l'arrivée continue d'immigrants clandestins dans des embarcations de fortune, au bord de l'épuisement.

Venus des pays africains situés au sud du Sahara, ils sont interpellés par les services de sécurité espagnols. Ils ont été plus de mille en quelques jours,7500 depuis janvier. Alors que le chiffre record avait été de 10000 pour l'ensemble de l'année 2002. Ce sont les interventions brutales de la police marocaine contre les candidats à l'immigration, en particulier autour des enclaves espagnoles de Ceuta et Mellila, qui ont amené à ce déplacement du flux des candidats à l'immigration venus d'Afrique de l'Ouest. Désormais les passeurs tentent de franchir les quelques centaines de kilomètres qui séparent la Mauritanie des Canaries, îles appartenant à l'Espagne et donc faisant partie de l'Union européenne.

Le vendredi 12 mai à Nice, la 12e conférence des ministres de l'Intérieur de la Méditerranée occidentale s'est ouverte sur l'objectif de «développer la coopération opérationnelle contre l'immigration illégale». Cette conférence réunissait d'un côté les pays d'Europe, Espagne, France, Italie, Malte, Portugal, face à ceux d'Afrique, Algérie, Tunisie, Libye, Maroc et Mauritanie. La seule action des représentants de la riche Europe aura donc été de demander la coopération policière aux autres pays. Outre la chasse aux immigrés venus d'Afrique de l'Ouest, ces gouvernements devraient s'en prendre à leur propre population, dont une part toujours plus grande cherche à fuir la misère et le chômage endémique en émigrant vers les citadelles impérialistes.

Mais ceux qui tentent de fuir la misère, qu'ils viennent de Sierra Leone, de Guinée-Bissau, du Sénégal ou de Mauritanie, comme ceux qui ont été interceptés aux Canaries, viennent de pays qui ont été pillés et qui le sont encore. Ils l'ont été hier par les colonisateurs, français, espagnols ou portugais, et le sont aujourd'hui par les grands groupes industriels et financiers occidentaux.

Car même dans les plus pauvres des pays africains, ceux où le revenu par habitant est le plus bas, les capitalistes occidentaux arrivent à s'enrichir sur le dos d'une population pourtant déjà exsangue. Et c'est toute l'Afrique qui doit subir la dictature économique des pays occidentaux qui achètent les productions à des prix toujours plus bas, en revendant toujours plus cher leurs produits industriels ou même agricoles.

C'est cette emprise toujours plus forte qui précipite des populations toujours plus nombreuses dans la détresse économique, et augmente le nombre de candidats à l'immigration à tout prix et dans n'importe quelles conditions. Tous les règlements que brandiront les pays européens pour y faire face n'y changeront rien.

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