Le président de La Poste vient d'annoncer des résultats pour 2005 en très forte augmentation: +3,7% d'augmentation du chiffre d'affaires et +49% pour le résultat net. Selon lui, cette progression du bénéfice viendrait pour une bonne part d'une «meilleure gestion du personnel». Et en effet le personnel a de plus en plus souvent l'impression que cette progression se fait sur son dos.

À l'Hôtel des Postes de Lyon, qui regroupe la direction territoriale de La Poste du Rhône ainsi que les facteurs de trois arrondissements et le service des guichets, les réorganisations se succèdent les unes aux autres.

Au 2earrondissement, c'était en juin dernier que la direction supprimait 11 tournées. Les samedis de repos étaient supprimés et remplacés par des jours de repos en semaine. La journée de travail est rallongée et, pour les facteurs remplaçants, les dépassements horaires non payés sont devenus monnaie courante.

Puis, au mois de mars dernier, cela a été le tour des facteurs du 5earrondissement. Le but était -paraît-il- d'améliorer la qualité du service. Depuis, les retards de distribution s'accumulent. La hiérarchie essaie de faire pression individuellement sur les facteurs pour qu'ils en fassent plus, leur reprochant de ne pas faire d'efforts, leur disant parfois sans détour qu'il faudrait qu'ils finissent à 14heures ou 15heures, au lieu de 12h35 comme prévu.

Et dans quelques semaines, c'est la réorganisation du 1erarrondissement qui est programmée sur le même modèle.

Quant aux guichets, moins de deux ans après la dernière réorganisation, on vient de leur annoncer à nouveau la suppression de dix ou quinze emplois, sur un effectif total d'environ 50personnes dans le service. Les horaires de travail tels qu'on les leur propose sont de plus en plus saucissonnés en plusieurs parties sur la journée. Les remplacements des agents en congé ou malades sont réduits à leur plus simple expression. Autant dire qu'aussi bien du côté des usagers que du personnel, cela ne risque pas de s'améliorer.

Il y a eu quelques résistances à tous ces changements, mais insuffisants pour faire reculer la direction. Les grèves qui ont eu lieu dans d'autres bureaux se sont souvent soldées par des échecs. Les postiers qui subissent ces réorganisations les uns après les autres savent bien qu'il s'agit d'une politique générale de La Poste, et beaucoup ressentent le manque d'une riposte d'ensemble à cette politique.