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Dans les entreprises
40 heures chez Bosch? Provocation patronale
La direction de Bosch en veut toujours plus. En juillet 2004, par un chantage à la délocalisation, elle avait contraint les travailleurs de l'usine de Vénissieux à accepter de travailler une heure de plus sans être payés, de perdre six jours de RTT sur vingt, le lundi de Pentecôte et le pont de l'Ascension, de se contenter d'une augmentation générale des salaires de 1% par an et de renoncer à l'intéressement. Faute de cet accord, 190 postes auraient été supprimés, menaçait-elle. Bien sûr, c'était soi-disant pour maintenir la compétitivité de l'usine face à d'autres établissements de Bosch, notamment ceux situés en République Tchèque.
Aujourd'hui, Bosch nous ressert la même chanson à l'échelle de tout le trust et le PDG, Franz Fehrenbach, a demandé fin avril "d'augmenter nos efforts". Bien sûr, "nous", ce sont tous les travailleurs du groupe et, pour que tout soit bien clair, le directeur des ventes, Wolfang Chur, enfonce le clou en déclarant au Figaro: "Les 40 heures sont un objectif sérieux" et "Le maintien à tout prix des 35 heures risque de conduire, à terme, à des suppressions d'emplois". En décembre, le directeur France du groupe avait déclaré: "La seule solution, c'est d'augmenter la durée de travail à salaire maintenu". On ne peut être plus clair.
Ainsi, après Vénissieux, c'est maintenant à tous les salariés du groupe que la direction voudrait imposer la remise en cause des 35 heures, sous prétexte de maintenir la compétitivité de l'entreprise. C'est une véritable provocation, de la part du premier équipementier automobile mondial, qui emploie 245000 personnes. Bosch a fait en 2005 des bénéfices de près de deux milliards de dollars, en augmentation de 77% par rapport à 2003!
Il y a donc de quoi payer pour maintenir tous les emplois et les salaires. Et, de toute façon, l'objectif de Bosch ne pourrait être atteint que si les travailleurs laissent faire, ce qui est loin d'être dit.