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Dans le monde
Trusts pétroliers : Ils font le plein
En un mois, le prix du litre de sans-plomb 95 à la pompe a augmenté de 8% en moyenne. Sur un an, il a grimpé de 17%, le litre de gazole, lui, n'ayant pris "que" 10%. Et ce n'est pas fini, car tout est bon pour alimenter la spéculation internationale sur le pétrole.
L'été dernier, le baril de pétrole brut flirtait avec les 70 dollars. On nous avait alors dit que la cause en était le cyclone Katrina, qui menaçait les raffineries du golfe du Mexique. Les dégâts du cyclone ayant été moins importants qu'annoncé pour les compagnies pétrolières, on a alors évoqué des "tensions" dans les pays producteurs.
Puis on nous a dit qu'il fallait chercher le coupable de la flambée des prix du côté des biocarburants que les compagnies intègrent dans leurs produits. Hélas pour elles, on apprit rapidement qu'elles trouvaient même le moyen d'augmenter leurs profits avec les ajouts en carburants "verts".
Cela ne convainc personne, sauf, apparemment, l'Observatoire des carburants mis en place par le ministre de l'Économie en septembre dernier, quand, devant le mécontentement des consommateurs, le gouvernement avait dû faire semblant de prendre des mesures. Il avait même -mais c'était pour rire, bien sûr- parlé de taxer les profits des pétroliers s'ils ne baissaient pas leurs prix...
Depuis, le temps a passé et les vagues promesses se sont envolées, tout comme les prix et les profits des compagnies pétrolières. En 2005, celles-ci ont pulvérisé les records de profits, toutes catégories confondues, en France comme dans le reste du monde.
Total a ainsi engrangé 12,27 milliards d'euros de bénéfice. Se plaçant dans les cinq groupes les plus profitables du monde et occupant la première place en France. Les actionnaires de Total sont ravis: leurs dividendes, qui avaient déjà battu tous les records en 2004, ont augmenté de 20% en 2005.
En 2006, Total comme les autres "Majors", dont la soif de profits est insatiable, se promettent de faire encore mieux, pour leurs actionnaires, c'est-à-dire encore pire pour le reste de l'humanité.