Sécurité routière et profits ne font pas bon ménage05/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1966.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité routière et profits ne font pas bon ménage

Le maire du village de Pradelles, dans le Nord, a été fauché le 18 mars par une voiture sur un passage piéton de la route nationale n°42 qui traverse son village. Il a été percuté alors qu'il venait constater les dégâts faits la veille par une voiture qui s'était encastrée dans une maison. Il avait 66ans.

Depuis son élection à la mairie en 1995, il n'avait cessé de demander l'aménagement de cette route nationale sur laquelle passent chaque jour près de 16000 véhicules... mais que traversent aussi les élèves de l'école et les habitants de ce petit village de 300 personnes. Et malgré ses efforts le maire n'avait obtenu ni un feu tricolore, ni un ralentisseur.

Depuis le 31décembre, comme toutes les routes nationales du pays après le désengagement de l'État, décentralisation oblige, la route nationale relève de la compétence du Conseil général. Le président PS du Conseil général du Nord dit "ne pas pouvoir résoudre en deux mois ce que l'État n'a pas fait en trente ans". C'est peut-être vrai mais il reconnaît lui-même que des mesures d'urgence pouvaient être prises, puisque le Conseil général vient de décider l'installation d'un ralentisseur et la limitation de la vitesse à 30km/h dans le village. Par contre les travaux de contournement du village ne pourront pas commencer avant la fin 2007, faute de crédits.

La sécurité routière ne devrait pas seulement être matière à discours pour ministres ou hommes politiques pressés de dresser des bilans flatteurs de leur action, mais aussi et surtout une urgence vitale. Mais, dans ce domaine comme dans bien d'autres, il y a loin des paroles aux actes. À titre d'exemple, dans le Nord-Pas-de-Calais justement, en 2002 et 2003, l'État n'a versé que 36 des 46millions d'euros prévus pour les routes, dans le plan État-Région. À ce rythme, la réalisation des objectifs du plan de six ans en demandera... neuf! Voilà qui éclaire singulièrement les objectifs de "sécurité routière" du gouvernement.

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