- Accueil
- Lutte ouvrière n°1966
- CPE-CNE : À Lyon, Toulouse, Rouen, Le Havre...
Leur société
CPE-CNE : À Lyon, Toulouse, Rouen, Le Havre...
À la Fac de Lyon II, la plus mobilisée, la grève et le blocage avaient été revotés en fin de semaine, jusqu'au mercredi 5, par des AG de 1000 étudiants sur les deux sites. La tentative de déblocage par les étudiants qui y sont opposés, largement médiatisée par la télévision, a été un échec.
Une partie des étudiants, comprenant que, pour faire céder Chirac et Sarkozy, il fallait entraîner les salariés dans la lutte, sont allés directement s'adresser aux travailleurs. Des groupes de plusieurs dizaines sont allés devant des entreprises comme Fagor-Brandt, la Recette Principale de la Poste, Bosch, le Vinatier, Renault-Trucks... Chaque fois, les travailleurs les ont accueillis chaleureusement car, comme le disait une déléguée CGT de Renault-Trucks au micro de France 3: "La précarité, on connaît, ici il y a des centaines d'intérimaires". D'autres interventions devant les entreprises sont prévues pour les jours suivants car le but, c'est toujours l'abrogation du CPE et de toute la loi "pour l'égalité des chances".
Toulouse
À Toulouse, deux des trois universités (Sciences et Lettres) sont maintenant bloquées depuis plus de six semaines et les assemblées générales votent toujours aussi massivement grève et blocage.
Au Mirail (fac de Lettres), un comité "antiblocage" intervient systématiquement à chaque assemblée mais ne recueille pas plus d'une trentaine de voix sur un millier d'étudiants. Un gréviste signalait être allé par curiosité sur le site des "antibloqueurs" et après avoir tapé sur un des liens s'être retrouvé sur le site de l'UMP, ça la fiche mal pour ceux qui revendiquent leur neutralité politique...
Les IUT du campus de sciences sont bloqués depuis trois semaines et la plupart des lycées connaissent des blocages et depuis cette semaine des occupations. Le mouvement ne faiblit donc pas comme en témoignent les chiffres de la manifestation du 4 avril: entre 45000 et 90000 -soit de toute façon 15% de plus que la semaine précédente.
Pour les étudiants, la volonté de s'adresser aux travailleurs est bien présente. Un calendrier propose quotidiennement des actions en vue de s'adresser aux salariés des principales entreprises et des zones industrielles. Des équipes sont déjà intervenues devant des grosses entreprises de la ville. Comme devant Motorola, ou devant Airbus où là, les étudiants étaient près de 200.
Le Havre
Au Havre, la manifestation du 4 avril a rassemblé autant de monde que celle du 28 mars. Mais entre-temps Chirac avait promulgué sa loi et les manifestants mettaient un point d'honneur à bien montrer qu'ils étaient toujours là pour le retrait total du CPE-CNE. Les étudiants avaient voté la veille une quatrième semaine de blocage et de grève à une majorité encore plus forte. Plus d'enseignants que le 28 avaient fait le déplacement depuis des petites villes éloignées du Havre et beaucoup sortaient les banderoles de leurs établissements. Il y avait au moins autant de délégations des entreprises que la semaine précédente, et au port, les travailleurs n'étaient plus en débrayage de 4 heures mais en grève de 24 heures. Bien des manifestants et des grévistes nouveaux se sont joints à la protestation car l'idée que l'on peut faire céder le gouvernement gagne du terrain.
Rouen
À Rouen le 4 avril a autant mobilisé que le 28 mars. Comme ailleurs, les plus mobilisés jusque-là ont été passablement choqués par la promulgation de la loi, et, à voir les jeunes continuer la lutte et le gouvernement s'entêter, d'autres se convainquent qu'il serait temps de s'y mettre aussi pour faire reculer ce énième projet de précarité appelé "égalité des chances".