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Leur société
CPE : À Rennes
Lundi 20 mars, 4000 étudiants de l'université de Rennes2 (Lettres) se retrouvaient en assemblée générale. Une trentaine d'antigrévistes n'osant pas se déclarer ouvertement favorables au CPE, arboraient des pancartes "laissez-nous étudier". Ils demandaient à participer au bureau de l'AG qui décidait à une forte majorité de leur y accorder une place, pour désamorcer leurs récriminations contre le soi-disant "manque de démocratie" dans les assemblées.
Le succès croissant des manifestations de la semaine précédente, avec 30000 manifestants samedi 18 mars, renforçait une large majorité dans l'idée que ça n'est pas le moment de lâcher.
Quand le vote pour reconduire grève et blocage jusqu'au lundi 27 mars recueillit pratiquement les trois quarts des suffrages, un immense sentiment de satisfaction se manifesta, mêlé d'une certaine fierté d'être toujours plus forts après six semaines de grève, de blocage et occupation de l'université.
Le personnel de l'université, bien que cette occupation des locaux occasionne pour certains un surcroît de travail, se sent solidaire. Il annonçait une AG pour décider de la grève le mardi 21. Et comme on annonçait qu'au même moment, l'université des sciences de Rennes-Beaulieu, où le mouvement était jusqu'ici moins massif, venait de voter la grève et le blocage total jusqu'au mercredi, le moral était au beau fixe.
Cette assemblée fut aussi l'occasion de condamner l'attitude d'Edmond Hervé, le maire socialiste de Rennes, qui a appelé les forces de l'ordre pour faire évacuer les quelques dizaines de manifestants qui avaient envahi la mairie au matin de la manifestation du 16 mars. De nouvelles manifestations ont été décidées pour le mardi 21 et le jeudi 23 mars.