Il n'y aura eu que deux semaines entre l'annonce des profits historiques de Total et l'annonce des fermetures des usines de sa filiale à 100% Arkéma: les usines de Villers-Saint-Paul, dans l'Oise, et de Carling et Dieuze, en Moselle.

Total a annoncé triomphalement le 15 février 12 milliards d'euros de bénéfice net après impôts, soit +31%, ajoutant 35% aux dividendes distribués aux actionnaires. Une note annonçait de façon neutre qu'"un apport-scission, concernant Arkéma, allait être proposé aux actionnaires le 12 mai prochain". La préparation de cet "apport-scission" se fait ainsi avec la fermeture de trois usines, et menace directement 93emplois sur le seul site de Villers-Saint-Paul.

Mais pendant que les postes sont supprimés et que la vie de dizaines de familles va être remise en cause, les affaires continueront à prospérer sur le même site de Villers-Saint-Paul où Total exploite son usine de Cray-Valley. Et cela n'empêche pas les patrons et tout le personnel politique ou médiatique attaché à leur service de clamer sur tous les tons que les bonnes affaires des patrons sont la garantie des emplois de leurs salariés!

En 2005, déjà, une partie des bénéfices de Total s'était faite avec la peau de ses ouvriers, en particulier ceux de Mapa, qui sont dans le giron d'Hutchinson, autre filiale de Total. Non seulement les bénéfices des patrons ne représentent en aucun cas une garantie d'emploi pour les salariés, mais c'est au contraire bien souvent en supprimant des emplois qu'ils augmentent leurs bénéfices.