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Dans les entreprises
Timken - Vierzon : La direction cède en partie
Chez Timken, à Vierzon, la grève avec occupation a commencé le mercredi 1ermars contre les 194 suppressions d'emplois annoncées.Le lundi 6 mars, la direction assignait en justice des travailleurs qui se trouvaient devant l'entreprise, demandant, comme le font à chaque fois les patrons, des sommes considérables, sous prétexte du "blocage de l'entreprise". Le lendemain, mardi 7mars, elle entamait des négociations avec les délégués syndicaux, à Bourges. Le mercredi 8 mars fut la journée décisive.
À 10h30, lors de l'assemblée générale des grévistes convoquée par les trois syndicats CGT, CFDT, CGC, une délégation de ceux-ci a présenté les résultats des négociations. La direction proposait 20000 euros de prime de licenciement, 1000euros par année d'ancienneté pour les licenciés. Un certain nombre de travailleuses et de travailleurs pouvaient partir en FNE; les intérimaires licenciés ne toucheraient rien.
Les discussions se sont alors engagées. Tout le monde voyait qu'il s'agissait d'un réel recul puisque la direction ne parlait jusque-là que de 1500 à 4500 euros de prime de départ. Mais beaucoup pensaient que la direction, qui commençait à manquer de pièces pour alimenter ses commanditaires (et notamment Peugeot) pouvait céder sur ce qui était considéré comme le minimum: 30000 euros et 1500 euros par année d'ancienneté.
Les syndicats, quant à eux, étaient satisfaits de l'accord et le faisaient savoir. Dans cette grève, les délégués ont laissé faire mais n'ont jamais pris d'initiative, et l'un des délégués a même présenté les syndicats comme les "tampons" entre la direction et les travailleurs. Et lors de l'assemblée générale du mercredi, ils annoncèrent la couleur en disant: "Nous n'obtiendrons pas mieux."
C'est dans ces conditions que les grévistes ont voté à bulletin secret sur la continuation ou non de l'occupation. Le vote donnait 111voix pour la poursuite du blocage, 102 contre. La proposition de l'intersyndicale était donc rejetée, mais le groupe le plus combatif, avec l'épée de Damoclès de 35assignations au tribunal, se sentant isolé, hésitait à poursuivre une occupation qui devenait difficile à tenir.
Finalement, après bien des discussions, les clés furent rendues à la direction et, le lendemain, le travail reprenait.
À la manifestation de soutien du jeudi 9 mars, appelée par l'UL CGT de Vierzon, les travailleuses et travailleurs de l'entreprise présents continuaient les discussions. Beaucoup de futurs licenciés étaient inquiets pour leur avenir, se demandaient comment les annonces de licenciements se feraient, et avaient le sentiment qu'il aurait sans doute été possible d'obtenir plus d'une entreprise qui accumule des bénéfices records.
Tous n'en étaient pas moins contents de leur semaine d'occupation, d'avoir fait reculer la direction et démontré que c'est par la lutte que l'on peut se faire respecter.