Timken - Vierzon : Pour faire payer les licencieurs, grève avec occupation08/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1962.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Timken - Vierzon : Pour faire payer les licencieurs, grève avec occupation

Mercredi 18janvier, la direction de l'usine Timken de Vierzon annonçait 194suppressions d'emplois. Des licenciements particulièrement scandaleux.

Le groupe Timken est un groupe prospère, qui annonce un chiffre d'affaires de 4,5milliards de dollars en 2004, pour un effectif de 26000employés. Il se flatte de ses performances techniques et financières et ne cache pas ses bénéfices: 260 millions de dollars en 2005!

C'est mardi 28février, au moment de l'ouverture des discussions entre les syndicats CGT, CFDT, CGC et la direction, qu'a commencé la grève. Elle a été quasiment totale ce jour-là à l'appel des syndicats. Puis, dans la nuit du mardi au mercredi, devant le mépris de la direction qui refusait obstinément de discuter des primes de licenciement, l'occupation a été décidée par les travailleuses et les travailleurs eux-mêmes!

Tous les accès de l'usine ont été bloqués. L'entrée principale a été obstruée par un haut mur de containers. Depuis, l'usine est occupée de jour comme de nuit et des piquets se relaient, à l'intérieur comme à l'extérieur.

Il y a dans l'entreprise des travailleurs qui ont connu les licenciements à la Case, d'autres chez Fulmen, d'autres à Matra. Alors les plans sociaux, les revitalisations du bassin d'emploi et toutes ces sortes de promesses, l'expérience a montré ce qu'elles valaient: chaque fois, des sociétés spécialisées s'en mettent plein les poches en utilisant les subventions, et les travailleurs ne voient rien venir.

Ce qui est en question est, pour reprendre une formule qui revient souvent, de "ne pas se faire virer comme des malpropres par des requins qui ont accumulé leur fortune grâce à notre travail". Alors, ce qui est réclamé à Timken, et c'est le minimum, c'est 30000 euros de prime de départ et 1500 euros par année d'ancienneté.

Jusque-là, la direction a fait la sourde oreille et ce qu'elle a proposé est ridicule: un à trois mois de salaire en plus des indemnités légales, ce qui correspond à des sommes allant de 2500 à 4500 euros. Mais après une semaine de grève, le moral est bon. Les discussions se multiplient autour des braseros. Une chose met tout le monde en colère, c'est l'incroyable cynisme des grosses entreprises qui affichent des bénéfices records, osent licencier quand même et voudraient faire partir les travailleurs, après des années de travail, quasiment sans les indemniser. D'un côté, ces directeurs étalent leur mépris vis-à-vis des travailleurs et, de l'autre, les mêmes ou leurs semblables font des ronds de jambe aux actionnaires et leur annoncent un avenir radieux!

Alors oui, les travailleurs de Timken ont raison de lutter tous ensemble pour dénoncer le cynisme de leur direction et lui réclamer l'argent qui leur est dû.

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