RATP - Dépôt de bus de Thiais (94) : Les conducteurs refusent de jouer, en plus, les contrôleurs08/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1962.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP - Dépôt de bus de Thiais (94) : Les conducteurs refusent de jouer, en plus, les contrôleurs

Vendredi 3 mars, 77% des conducteurs de bus du dépôt RATP de Thiais ont fait grève, à l'appel de l'ensemble des sections syndicales du dépôt, contre la prochaine mise en place de la "phase 2" de la "bus attitude".

Cette "bus attitude" est la campagne que la RATP a lancée pour amener les conducteurs de bus à contrôler plus sévèrement les titres de transport des voyageurs. La direction prend prétexte de la mise en place des valideurs magnétiques (nécessitant que les voyageurs présentent leur carte d'abonnement) ainsi que des subventions versées par la région Ile-de-France, en fonction des voyages enregistrés, pour faire jouer aux conducteurs ce rôle de contrôleurs. Désormais, un usager abonné qui ne validerait pas sa carte ne serait pas compté comme voyageur reconnu par la région pour le calcul des subventions et pourrait être considéré en infraction.

"La phase1" a consisté à mettre dans les bus des équipes de trois agents RATP pour informer les voyageurs qu'il ne faut pas monter par l'arrière, mais présenter son titre de transport à l'avant et le valider. La phase2 devrait donc consister à obliger le conducteur à faire la même chose, mais tout seul au volant.

Les conducteurs refusent ce rôle et redoutent la multiplication des litiges, voire des agressions qui peuvent en découler, sans parler des retards. D'autant que la direction parle de faire stopper le bus tant qu'un voyageur récalcitrant n'aurait pas obéi à l'injonction de valider son titre de transport! Bonjour les embrouilles, à l'heure de pointe, quand le bus emmène les gens à la gare RER!

Pour faire pression sur les conducteurs, la direction a expliqué que l'application de la "bus attitude" par les machinistes entrerait dans les critères d'appréciation professionnelle pour leur passage des échelons d'ancienneté. Des chefs de ligne menacent de faire un rapport contre les récalcitrants. La "phase2" est prévue pour le printemps sur six dépôts du sud parisien (sur les 23dépôts de la région parisienne, totalisant 11000 conducteurs de bus). D'ores et déjà, à Thiais, les conducteurs ont dit "non", d'autant plus que certaines lignes sont desservies par des bus articulés ou par le tramway, dans lesquels les voyageurs montent par les portes arrières et prennent donc des habitudes qu'on leur demande de ne plus avoir dans les bus classiques!

Le directeur du dépôt de Thiais ne s'est engagé sur rien, mais a seulement déclaré aux grévistes que les problèmes seraient remontés à la direction générale. En tout cas, cette dernière est avertie que sa "bus attitude" est rejetée et qu'elle peut s'attendre à d'autres grèves si elle insiste, car ce sont tous les dépôts qui, à terme, sont concernés.

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