Ensisheim (Haut-Rhin) : L'incendiaire émule de Sarkozy en correctionnelle08/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1962.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ensisheim (Haut-Rhin) : L'incendiaire émule de Sarkozy en correctionnelle

C'est lundi 13 mars que Michel Habig, maire UMP d'Ensisheim, près de Mulhouse, ainsi que quatre employés municipaux, seront jugés par le tribunal correctionnel de Strasbourg. Ils devront répondre du délit de destruction de biens par incendie pour avoir, le 11 janvier dernier au petit matin, détruit par le feu quatorze caravanes de Roumains installées sans autorisation sur un terrain municipal.

Prévenus qu'il y aurait une descente de police ce jour-là, les habitants de ces caravanes avaient fui leur domicile, que le maire a donc délibérément incendié en prétextant que ces caravanes étaient abandonnées. C'est le procureur de la République qui poursuit le maire pour avoir agi comme un vulgaire voyou, et plusieurs associations, dont le MRAP et la LDH, se sont portées partie civile.

"Ce que le maire a fait est hors de la compréhension humaine", explique Dominique Boiteau, président de l'Asnit (Association sociale nationale internationale tsigane). "Dans des caravanes comme celles-là, j'ai vu des vieux qui ne pouvaient plus bouger, il aurait pu en faire brûler dedans."

Tranquille et absolument pas gêné, Habig a affirmé à la télévision: "Je ne comprends pas où est le problème". Et d'ajouter que "les véritables gens du voyage sont les bienvenus à Ensisheim"... Sauf qu'il n'y a toujours aucun terrain pour eux sur cette commune de près de 7000 habitants, malgré les obligations prévues par la loi Besson, même si un projet d'aire d'accueil de 25 à 30places doit être réalisé d'ici mars 2007.

La municipalité d'Ensisheim, qui se targue d'avoir des finances saines, est beaucoup plus prompte à encourager et financer les projets pour les touristes fortunés: un complexe luxueux doit ouvrir fin octobre, avec 65 chambres et un restaurant de 100couverts. Là, les pouvoirs publics ont les moyens d'aider et de trouver des terrains et locaux disponibles.

Ce maire n'en est d'ailleurs pas à son premier coup d'éclat contre les gens du voyage. En 2001, du purin avait été déversé sur des chemins menant à un campement dont la mairie tentait d'obtenir l'expulsion par voie légale. Ce coup-ci, la mairie s'est passée de toute demande d'expulsion et a employé la manière forte, pas le Kärcher, mais l'incendie. Mais le but est le même: raccoler l'électorat réactionnaire.

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