À l'annonce de l'OPA de Mittal Steel, numéro 1 mondial, contre Arcelor, le numéro 2, le cours des actions Arcelor avait grimpé en Bourse de 28% en une journée, offrant une jolie plus-value à leurs propriétaires. Cela devrait continuer!

De plus, la direction du groupe Arcelor a décidé de verser un dividende royal aux actionnaires. Elle veut, paraît-il, retenir ceux qui pourraient être tentés par la proposition de rachat des actions de Mittal. Le premier effet de la bataille boursière entre Mittal et Arcelor est donc de permettre aux actionnaires d'empocher un dividende colossal.

Du côté de chez Mittal Steel, les bénéfices sont moins exceptionnels, puisque le groupe les annonce en baisse de 28%. Mais il reste tout de même 2,9 milliards d'euros, soit 1 464 euros par salarié et par mois, et la famille Mittal, qui possède la majeure partie des actions, ne sait plus que faire de sa fortune. La preuve, les 18 milliards d'euros qu'elle est prête à mettre sur la table pour acquérir Arcelor.

Les actionnaires d'Arcelor n'ont en tout cas pour l'instant absolument aucune raison de se plaindre de l'OPA lancée par Mittal: cours de l'action et dividende sont poussés à la hausse, comme d'ailleurs toutes les actions d'entreprises sidérurgiques. Selon les spécialistes, elles ont augmenté en moyenne de 30% dans le monde depuis le début de l'année.

Pendant trente ans on nous a seriné le refrain de la crise de la sidérurgie, prétexte au versement de milliards aux barons de l'acier, puis à la modernisation des usines par l'État sous couvert de nationalisation. Les De Wendel font leur fortune ailleurs, les Mittal les ont remplacés. Mais l'enrichissement sur l'exploitation des travailleurs continue.