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Leur société
Hausse des impôts locaux : Local ou national, l'impôt saigne le malheureux
Les impôts régionaux augmenteront en moyenne de 7,5% en 2006, avec un record à 28,3% de hausse pour la région Ile-de-France. Les impôts perçus par les départements et les villes subiront eux aussi encore une augmentation cette année.
Les élus, départementaux comme régionaux, donnent tous la même explication: l'État confie des responsabilités aux collectivités locales sans leur fournir le budget correspondant. L'Association des départements de France (ADF), qui regroupe tous les présidents de Conseils généraux, a calculé que l'augmentation du nombre de érémistes coûtera un milliard d'euros aux départements, alors que l'État ne leur versera que 400 millions d'euros. Pourtant, lors du transfert de la charge du RMI de l'État aux départements, le gouvernement avait assuré qu'il fournirait les crédits nécessaires. De même, le département de Seine-Saint-Denis ne touche que trois millions d'euros pour entretenir les routes, alors qu'il estime devoir dépenser vingt millions pour les remettre en état.
Les transferts de compétences de l'État vers les collectivités territoriales, sans crédits correspondants, sont tels que l'ADF demande au gouvernement de bien vouloir faire une pause dans ces transformations. Le problème doit vraiment être criant pour que des politiciens refusent des responsabilités, des postes et des budgets supplémentaires à gérer!
Cette situation est pourtant la conséquence de la politique de décentralisation que la plupart de ces mêmes politiciens ont approuvée et organisée depuis des années. Poursuivie sous Chirac comme sous Mitterrand, elle a pour but premier de permettre à l'État de faire des économies, en répartissant autrement tout ce qui touche aux services publics et à l'aide sociale. Au début, dans les années 1980, la décentralisation paraissait parée de tous les avantages. Pour les élus locaux, de nouveaux budgets à gérer, c'est une nouvelle clientèle à constituer, de nouveaux amis à satisfaire, de nouveaux chantiers à attribuer. Mais aujourd'hui, pour faire face à leurs engagements et à leurs nouvelles responsabilités, les collectivités locales disent être dans l'obligation d'augmenter les impôts.
Pour cela elles font flèche presque de tout bois. Ainsi le Conseil régional d'Ile-de-France, dirigé par le socialiste Huchon, vient d'augmenter les cartes grises de 38,6%. Pour une voiture de 4 CV fiscaux, il faudra maintenant payer 52euros de plus! Ce qui sera bien sûr ressenti d'autant plus durement que l'automobiliste aura moins de moyens.
Il est pourtant un poste qu'aucun Conseil régional et aucun Conseil général ne propose de diminuer: c'est celui des aides directes ou indirectes aux entreprises privées. Centralisé ou (un peu) décentralisé, l'État sert avant tout les capitalistes et c'est surtout cela qui coûte cher à entretenir.