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Leur société
Rennes : La mobilisation contre le contrat première embauche
À Rennes, le succès de la manifestation du mardi 7 février pour exiger le retrait du contrat première embauche et du contrat nouvelles embauches, avec environ 10000 participants, dont plus de 6000 lycéens et étudiants, a donné à bien des jeunes l'envie de continuer et d'élargir la mobilisation.
Dans la semaine précédente, les assemblées organisées par les syndicats étudiants à l'Université de RennesII (Villejean) avaient réuni 200 à 300 étudiants désireux de contribuer à préparer le succès de cette journée. L'assemblée qui a suivi la manifestation a réuni 1500 personnes: l'amphi devenant trop étroit pour que tous ceux qui désiraient participer puissent le faire, les votes ont dû se faire en plein air. La grève a alors été votée aux trois quarts des présents et s'est organisée aussitôt avec la constitution de piquets de grève.
Les jours suivants, la participation à l'assemblée générale augmentait jusqu'à 2000 étudiants, qui ont à chaque fois reconduit la grève à une très large majorité. L'objectif immédiat était de montrer que la protestation contre le CPE ne faiblissait pas, avec une nouvelle manifestation le jeudi 9 février dans les rues de Rennes. Pari tenu! Celle-ci a mobilisé 7000 personnes, essentiellement des lycéens et des étudiants.
Après le week-end, lundi 13 février, les piquets de grève ont été reconduits et les cours ne se sont pas tenus. L'assemblée générale à la faculté de Rennes-Villejean a réuni encore plus de monde que les précédentes: 2500 personnes dont les trois quarts ont voté la poursuite du mouvement. Une opération de barrage filtrant s'est tenue dans le centre-ville pour faire connaître le mouvement et les raisons d'être contre le CPE.
L'Université sert donc depuis quelques jours de lieu de ralliement du mouvement contre le CPE, attirant ceux qui souhaitent se joindre à la mobilisation. On y trouve des informations, mais aussi les moyens matériels d'intervenir sur les lycées et les autres campus. Les assemblées générales de lycéens se tiennent régulièrement à la fac, et nombre de lycéens assistent à celles des étudiants.
L'ambiance qui y règne est riche de discussions. Les étudiants qui avaient participé à la grève contre la réforme des Universités en 2003 sont heureux de se retrouver aujourd'hui, mobilisés contre le gouvernement avec la nouvelle génération, qui n'est pas en reste pour tenir les piquets de grève et organiser l'action quotidienne.
Les étudiants dénoncent la politique de restrictions qui touche l'enseignement public, notamment les suppressions de postes aux concours de l'enseignement. Un slogan: « Des postes au CAPES... pour pas finir CRS!» rencontre un certain succès. Mais chacun a conscience que la question qui regroupe le plus grand nombre, celle qui est au coeur des discussions, c'est la précarité, le CPE et le soutien que le gouvernement apporte ainsi au patronat. Et le slogan: «Étudiants, lycéens, chômeurs et salariés, c'est tous ensemble qu'il faut lutter, c'est tous ensemble qu'on va gagner» est parmi les plus repris.
Les discussions sont vives et l'ambiance est fraternelle, ce qui fait de la fac un forum permanent, avec de vrais débats politiques, autant dans les commissions, au comité de grève que dans les piquets de grève, et même partout dans la fac. Le soir, l'occupation des locaux est mise à profit pour organiser des projections de films ainsi que des conférences sur des sujets divers, comme le droit du travail ou les luttes sociales en France de ces dernières années.
Sur l'autre campus universitaire, à Beaulieu, des assemblées ont commencé à se tenir et attirent chaque fois plus d'étudiants, regroupant 800 participants le lundi 13 février. Les étudiants des deux campus s'organisent de manière à coordonner leur action. Plusieurs lycées de Rennes et des environs viennent aussi de se mettre en grève.
La manifestation du mardi 14 février a rassemblé, dans une ambiance dynamique, de 7 à 8000 personnes, essentiellement étudiants et lycéens. Une nouvelle manifestation était prévue jeudi 16 février. Un appel a également été lancé pour une journée nationale le jeudi 23 février.
Les vacances arrivant bientôt, chacun s'attelle à faire en sorte que la mobilisation soit la plus forte possible et à préparer le retour de vacances des autres zones. Et les nouvelles qui parviennent d'autres villes, où la mobilisation contre le CPE semble prendre de l'ampleur, ne font que renforcer la détermination à faire ravaler au gouvernement ses mesures antisociales!