Au lendemain du Comité interministériel de contrôle de l'immigration du jeudi 9 février, Villepin et Sarkozy ont confirmé que le gouvernement, d'ici cet été, présenterait à l'Assemblée nationale une loi pour développer l'immigration économique «choisie» et stopper et rejeter l'immigration dite «subie».

Face aux médias qui les interrogeaient sur les nouvelles mesures contre les étrangers que prévoit leur loi, ils ne se sont pas montré gênés. Au contraire, cela fait des années qu'ils se vantent de leurs méthodes répressives lepénistes devant l'électorat: le bilan était en 2005 de 64000 interpellations au faciès et de 20000 expulsions.

La seule critique sur laquelle Sarkozy a essayé de se justifier, a été celle l'accusant d'organiser le «pillage des cerveaux» dans les pays pauvres. Son projet de loi prévoit en effet de favoriser la venue d'étudiants et de travailleurs sélectionnés pour «leur compétence et leur talent».

Sarkozy a tenu à dire, la main sur le coeur, que ces étudiants et travailleurs qualifiés devraient pouvoir retourner dans leur pays d'origine pour participer à son développement... Mais a-t-il ajouté aussitôt, plus discrètement, à condition que tous les pays d'Europe et de l'OCDE aient la même «éthique» du retour!

Pour organiser la riposte à ce projet de loi scélérate, depuis janvier, un collectif s'est constitué, regroupant associations, collectifs de sans-papiers, syndicats et partis: Uni(e)s contre une immigration jetable. Des réunions d'information sont et vont être programmées ainsi qu'une campagne d'affiches, des actions et manifestations.