- Accueil
- Lutte ouvrière n°1959
- Clermont-Ferrand : Coupe claire au CHU
Dans les entreprises
Clermont-Ferrand : Coupe claire au CHU
Quarante-cinq lits de psychiatrie seront fermés au centre hospitalier universitaire (CHU) de Clermont-Ferrand, sur les 180 que compte le centre médico-psychologique.
Ce projet remontait à un an environ, soit peu de temps après le drame de Pau qui avait temporairement ému le ministre Douste-Blazy. Suite à la mobilisation des personnels contre ce projet, la direction s'était faite discrète et l'avait même retiré de l'ordre du jour d'un comité technique d'établissement il y a quelques mois.
Il faut dire que les délégués syndicaux et les employés avaient multiplié les assemblées, informations et interventions auprès des élus de la région et de la mairie, à majorité socialiste.
Ceux-là s'étaient d'ailleurs engagés à voter contre les fermetures de lits au conseil d'administration du CHU. Ils l'avaient même fait savoir dans une motion par voie de presse...
Mais lors de la réunion du conseil d'administration (CA) le 31 janvier, la suppression des 45 lits de psychiatrie a été votée à la majorité des voix, dont celle du maire socialiste Serge Godard, président du CA. Le représentant du conseil général, PS, s'est lui abstenu. Le groupe PC de la municipalité a protesté dans un communiqué contre la prise de position du CA en faveur de cette fermeture.
Le directeur du CHU a immédiatement crié victoire dès le lendemain du conseil d'administration en faisant diffuser un tract à tous les agents pour se féliciter du résultat du vote. Le médecin président de la commission médicale d'établissement a lui aussi fait part de son soulagement. Ces soi-disant responsables sont donc fiers de réduire des lits d'hospitalisation!
La suppression de ces 45 lits sera effective à l'ouverture d'une future maison d'accueil spécialisée dans la région, mais ces deux structures n'accueillant pas les mêmes patients, déshabiller l'un pour habiller l'autre n'augmentera pas la capacité d'accueil des malades.
La direction du CHU de Clermont-Ferrand s'est toujours montrée très docile à l'égard des directives gouvernementales, qui traitent la santé à l'économie en Auvergne comme ailleurs: maternités fermées à Riom, Ambert, Mauriac, lits de chirurgie, voire services entiers supprimés comme à Issoire, près de Clermont. Et maintenant 45 lits de psychiatrie qui vont manquer.
Quant aux élus locaux, après les belles promesses, ils ont montré que quand le gouvernement rogne sur le budget de la santé pour pouvoir faire des cadeaux au patronat, ils en sont solidaires.