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- Lutte ouvrière n°1959
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CHU de Nancy (Meurthe-et-Moselle) : Le plan de la direction ne passe pas
À deux reprises, des agents du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Nancy ont fait entendre leur voix contre des mesures lourdes de conséquences que la direction veut imposer.
Sous prétexte du déficit du CHU -un déficit qui n'est dû qu'à l'insuffisance des crédits alloués aux hôpitaux par le ministère par rapport à l'augmentation de leurs dépenses-, la direction veut céder au privé le nettoyage de certains locaux assuré jusqu'à présent par du personnel du CHU, les agents d'entretien spécialisés (AES), ainsi que les transports internes en ambulances pendant les week-ends et les jours fériés.
Contre ces projets considérés comme des privatisations, à l'initiative de la CFDT, une grève a eu lieu jeudi 26 janvier à l'appel de tous les syndicats. Trois cents agents sont venus faire entendre leur protestation devant la réunion du conseil d'administration.
Rossinot, le maire de Nancy, qui est en même temps le président du conseil d'administration, a proposé qu'une expertise soit faite. Comme s'il s'agissait seulement de chiffres! Chacun sait que le service rendu ne sera pas le même si l'hôpital se met à économiser sur la propreté en faisant appel à des sociétés privées de nettoyage.
Et mardi 7 février, à l'hôpital de Brabois, à l'appel des agents des services hospitaliers (ASH) d'un service et de la CGT, plus d'une centaine d'ASH se sont réunis contre le projet de réorganisation de leur travail, soutenus par quelques aides-soignantes et infirmières.
Rien n'est encore précis, si ce n'est que la direction veut les cantonner au nettoyage, alors que les ASH ont aussi pour tâche de répondre aux besoins des patients. Ces agents sont attachés à cet aspect de leur travail, qui participe à la qualité des soins et au confort du malade.
Après le rassemblement, les agents sont descendus à la direction, où le directeur général, qui justement se trouvait là, a été forcé de quitter sa réunion pour affronter la colère des personnels. Lui qui clame que l'hôpital doit fonctionner comme une «entreprise» a pu prendre pleinement la mesure de l'opposition que suscite son plan.
Si elles ne peuvent suffire à elles seules à le faire reculer, ces deux actions ont remonté le moral car elles ont montré à tous qu'il y a une partie du personnel qui s'oppose au démantèlement de l'hôpital. C'est peut-être le début d'une riposte plus large.