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- Lutte ouvrière n°1959
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Dans les entreprises
ANF-Bombardier – Crespin (Nord) - Grève pour les salaires : À bas le chantage patronal!
Chez ANF-Bombardier, c'est la direction qui a mis le feu aux poudres en proposant 0,9% d'augmentation. Cela ne représente qu'une dizaine d'euros pour chacun et une rallonge de 1 million d'euros sur le total de la masse salariale, à comparer aux 14 millions de dollars que les actionnaires de Bombardier viennent d'offrir au PDG pour le remercier d'avoir supprimé 6600 emplois dans le monde. La femme du PDG a eu droit, elle aussi, à son petit cadeau: une rente à vie de 300000 dollars par an.
La grève démarrée le 27 janvier commence à se généraliser: depuis jeudi 9 février, des équipes entières débrayent une heure à tour de rôle et brûlent des palettes à l'entrée de l'usine. Comme les camions ne rentrent plus, les équipes travaillent au ralenti le reste de leur journée.
La direction a bien sûr envoyé des huissiers et nous a expédié un courrier pour expliquer que l'action en cours compromet les chances du site de décrocher de «gros» contrats nécessaires au redressement de l'entreprise... Ce n'est pas la première fois, qu'elle nous fait du chantage à l'emploi: en octobre 2004, elle avait tenté de déménager une machine et avait récolté un débrayage empêchant le départ des camions. Au printemps 2005, la CGT avait divulgué un document confidentiel de la direction du groupe prévoyant la suppression de 400 emplois. Après une grève, la direction avait dû désavouer son propre plan.
La direction a dû en rabattre et elle a déjà commencé à reculer, proposant maintenant 2,3% d'augmentation générale, 0,4% d'augmentation individuelle, une prime de 280 euros dite de «relance de la consommation» et 15 euros de plus sur la prime de vacances. Mais les travailleurs revendiquent 5% tout de suite, et la prime de consommation à 500 euros; alors la grève continue!