Ségolène Royal fait l’éloge de Blair : Tout un programme08/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1958.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ségolène Royal fait l’éloge de Blair : Tout un programme

Ségolène Royal, possible future candidate du PS à la présidentielle, a fait parler d'elle, en tressant quelques lauriers au Premier ministre travailliste britannique, Tony Blair -et accessoirement en envoyant quelques vacheries à ses camarades du PS français.

C'est ainsi qu'elle a déclaré être en accord avec «certaines idées» du Premier ministre britannique, déplorant qu'il soit «caricaturé en France» dans les milieux de gauche, et vantant par exemple son bilan en matière d'emploi des jeunes, domaine où il a «eu de réels succès, en utilisant plus de flexibilité, mais aussi plus de sécurité.» Et, n'étant pas à une contre-vérité près, elle l'a également loué pour avoir «réinvesti dans les services publics». Au passage, d'une petite phrase fraternellement destinée à Bertrand Delanoë, elle a rappelé que «Tony Blair a gagné les Jeux Olympiques».

Un certain nombre de responsables socialistes, tel Jean-Luc Mélenchon, ont immédiatement crié à la trahison des valeurs de gauche, et fait mine de s'alarmer du danger de «social-libéralisme» qu'incarneraient les propos de Ségolène Royal. D'autres, comme Julien Dray, ont au contraire volé à son secours.

La proximité de l'élection présidentielle, et avant même cette élection, le choix du candidat des socialistes, prévu pour novembre, n'est pas fait pour atténuer la bataille à fleuret moucheté que se livrent entre eux les ténors du PS. On a pu voir Fabius, bien connu pour son passé de socialiste «de droite» tenter de se donner une couleur plus populaire à l'occasion du référendum sur la constitution européenne. Ségolène Royal, elle, a choisi de séduire l'électorat centriste.

Bien naïf qui prendrait ces prises de positions et ces oppositions politiques pour argent comptant. Tout ce beau monde s'était retrouvé bras-dessus, bras-dessous autour d'une motion de synthèse, lors du dernier congrès du Mans, tout comme il se retrouvera dans le même gouvernement si toutefois «cette gauche qui veut gouverner» l'emporte. Pour gouverner comme Blair? Comme Schroeder? Ou comme Jospin? Bien malin celui qui saura expliquer en quoi ces trois options sont fondamentalement différentes.

Partager