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- Lutte ouvrière n°1958
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Dans les entreprises
Jarret – Asnières : Deux jours de grève pour les salaires
Dans cette petite entreprise d'une quarantaine de salariés qui fabrique des amortisseurs, le mécontentement sur les salaires existait depuis plusieurs années. De plus, le patron vient de vendre pour 2,8 millions d'euros une partie de son activité à une autre entreprise. Nous n'avons pas vu la couleur de ce magot mais, depuis, notre situation est plus précaire et pèse sur nous tous.
Nous en avons eu assez d'avaler des couleuvres. Cette année nous avons fait circuler une pétition, signée par tous les présents, qui constatait, entre autres, que nous avions perdu jusqu'à 5% de pouvoir d'achat depuis 2000, et qui demandait 100 euros pour tous.
Mercredi 1er février, lors de la réunion du Comité d'entreprise, le patron a annoncé une augmentation de 1,8%. Le lendemain matin, la colère est immédiatement montée dans les ateliers et personne n'a repris le travail. Devant cette situation, la direction a proposé le rattrapage du coût de la vie depuis l'an 2000.
Mais nous n'y trouvions pas notre compte: on était loin des 100 euros pour tous que nous revendiquions.
Nous avons donc poursuivi la grève. Vendredi matin, devant notre détermination et la peur de la contagion à la deuxième entreprise possédée par le patron, et qui se trouve pratiquement dans les mêmes locaux, le directeur a fait une nouvelle avancée: 5% d'augmentation pour tous.
Ces deux jours de mobilisation ont donc payé. Sans avoir obtenu la totalité de ce que nous voulions, c'est-à-dire les 100euros, nous avons repris le travail avec une réelle augmentation sur notre fiche de paye.
Et puis la solidarité qui a existé entre nous nous fait chaud au coeur: certains n'auraient jamais cru qu'une grève puisse arriver dans une «petite boîte» comme la nôtre. La preuve du contraire, et nous nous en souviendrons lorsque nous devrons à nouveau nous défendre!