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Leur société
De l’argent il y en a... pour les marchands de canons
Le gouvernement n'arrête pas de répéter que les caisses de l'État sont vides, et que la population doit faire des sacrifices.
Mais en ce début 2006, deux dépenses creuseront notablement le déficit budgétaire: la commande d'un nouveau porte-avions et les premières livraisons d'avions Rafale fabriqués par Dassault.
Au moment où le Clemenceau lesté peut-être de plus de 500 tonnes d'amiante risque de sévir une dernière fois en empoisonnant des travailleurs indiens, la ministre Alliot-Marie signe un accord de coopération avec l'Angleterre en vue de la construction en 2007, par Thalès entre autres, d'une nouvelle génération de porte-avions, dont un pour la France.
Le gouvernement a déjà autorisé un crédit de 926 millions d'euros dans la loi de finances pour 2006. La construction de cet engin coûtera aux contribuables la bagatelle de trois milliards d'euros.
Deuxième annonce: Dassault-Aviation commence à livrer aux armées de terre et de mer des Rafale-F3. Il s'agit d'une première série de quatorze pour 2006 (sur un achat ferme de 120), mais la commande totale porte sur 294 appareils livrables en quinze ans.
Au catalogue de Dassault, chaque appareil est facturé cinquante millions d'euros. Mais le rapport de la loi de finances 2006 précise qu'avec les 8,8 milliards que l'État a déjà déboursés depuis près de vingt ans pour aider la firme Dassault à développer cet appareil, le coût de revient se monte à 113 millions par avion. Soit une facture de 33 milliards d'euros pour l'État, et cela bombes et missiles nucléaires non compris!
Des dizaines de milliards gaspillés qui vont enrichir les actionnaires de Dassault, Thalès et Cie, pendant que la population manque de logements, d'écoles et de crèches! Ainsi va leur monde!