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Dans les entreprises
Bordeaux : Opération «Défense deuxième chance», Alliot-Marie fait sa pub
Alliot-Marie fait sa pub au détriment du personnel d'un centre de formation
Le centre de formation de Latresne, à proximité de Bordeaux, est un établissement dépendant du ministère de la Défense. Il est principalement spécialisé en aéronautique. Cinquante personnes y travaillent. Tous les ans, 3000 stagiaires viennent y suivre des formations techniques et administratives. De plus, le centre dispense à quarante élèves une formation Bac professionnel aéronautique en deux ans. Il est le seul, dans le Grand Sud-Ouest à posséder cette spécificité aéronautique.
Mais Alliot-Marie, ministre de la Défense, dans le cadre de l'opération dite «Défense deuxième chance» est à la recherche de lieux pour implanter des centres de formation appelés Établissements d'Insertion Défense (EID) et y accueillir des jeunes en difficulté, sans emploi ni diplôme, âgés de 18 à 21 ans.
L'objectif serait de faire parvenir ces jeunes, sur une durée de 6 mois pouvant aller jusqu'à 2 ans, au niveau de l'ancien certificat d'études, puis à celui du CAP (hôtellerie, service à la personne, service aux entreprises, métiers du bâtiment). Tous ces jeunes seraient volontaires et recevraient une allocation mensuelle de 300 euros.
20000 personnes seraient ainsi formées tous les ans dans 50 centres situés à proximité des grandes villes. L'encadrement serait effectué par d'anciens militaires (un encadrant pour deux jeunes!). Les cours seraient assurés par des personnels de l'Éducation nationale.
Quelques centres ont déjà ouvert. D'après Alliot-Marie, les sites choisis seraient principalement des sites militaires, d'anciennes casernes, donc des sites inoccupés.
Mais à l'automne 2005, les salariés du centre de formation de Latresne ont appris que le choix du ministère s'était porté sur leurs locaux pour une implantation dans la région d'un de ces Établissements d'Insertion Défense. Le site de Latresne a été choisi dans la précipitation, sans aucune information, sans concertation, comme si les occupants actuels et leurs activités n'existaient pas!
Pour faire passer la pilule, le ministère prétend qu'il ne s'agit que d'un partage des infrastructures entre l'EID et le centre de formation actuel. En fait l'opération «Défense deuxième chance» doit coûter le moins cher possible, et donc il faut des sites exploitables immédiatement. Mais pour assurer ses activités de formation, le centre a besoin de toutes ses infrastructures (salles de cours, restauration, hébergement, installations sportives, etc.). Les possibilités d'hébergement actuelles sont de 165 places. Mais à raison d'une centaine de jeunes en difficulté prévus pour les premiers stages, plus 50 encadrants, ce sont 150 places d'hébergement qui seront occupées... pour commencer (chaque EID devant à terme recevoir 400 jeunes! ). On voit ce qui resterait pour les stagiaires et élèves du centre de formation actuel!
Les salariés du centre de Latresne n'ont rien contre une formation donnée à des jeunes en difficulté mais ils ne sont pas d'accord pour qu'on leur fasse le coup du «Ôte toi de là que je m'y mette», parce que dans de telles conditions, c'est à terme la fermeture du centre, et la mort de ses activités. Ils ont commencé à se mobiliser, bien décidés à se défendre jusqu'au bout et à faire revenir le gouvernement sur sa décision.