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Dans les entreprises
SEB (Vosges) : La concurrence étrangère, un prétexte bidon
Le DRH de SEB a été copieusement conspué lors de sa venue, le 27 janvier, à l'usine SEB située dans les Vosges, dans la commune nommée Le Syndicat. SEB a annoncé la fermeture de cette usine qui compte 440 emplois et fabrique des fours, grille-pain et grille-viande. Au total, en y ajoutant les sous-traitants installés dans le secteur, 700 emplois devraient être liquidés, un drame pour la population locale.
Personne ne croit aux reclassements promis. Des travailleurs de l'usine du Syndicat avaient bien accepté, lors de précédents plans de suppressions d'emplois, des mutations dans d'autres usines du groupe, en particulier à Dampierre dans le Jura... dont la fermeture vient d'être annoncée également. Des sifflets ont accueilli l'annonce qu'il n'y aurait pas de licenciements secs. "Nos enfants n'ont déjà pas de travail, alors comment vont-ils nous en trouver?", s'est exclamée une ouvrière d'une quarantaine d'années. Un autre travailleur disait, scandalisé, sur France3: "Un jour envisagera-t-on de moins donner aux actionnaires?" Tandis qu'une travailleuse constatait: "Ce sont nos dirigeants qui font fabriquer les grille-pain en Chine", visiblement pas dupe, à juste titre, des discours du patron sur "la concurrence chinoise".
Actionnaire majoritaire, la famille Lescure possède 44% du groupe SEB. Elle vit en Suisse et figure parmi les 300familles les plus riches du pays, à la tête d'une fortune de près d'un milliard d'euros, selon le magazine suisse Bilan. Et le magazine notait: "SEB a décidé de fabriquer en Chine une gamme d'articles bon marché. Une stratégie bien perçue par les investisseurs puisque le titre a nettement progressé en Bourse." C'est tout dire. D'ailleurs, en décembre dernier, la Foncière Financière de Participation (FFP), actionnaire pour 5% de SEB, derrière lequel se cache une autre grande famille bourgeoise, les Peugeot, a décidé d'accroître sa part dans le capital... sûrement pas par philanthropie!
Les familles bourgeoises abritées derrière un PDG au nom évocateur, Thierry de la Tour d'Artaise, veulent passer les emplois à la moulinette pour accroître leurs profits. Mais le prétexte de la concurrence chinoise, lui, est complètement grillé.