Devant 500 chefs d'entreprise réunis le 17 janvier en assemblée générale du Medef, Laurence Parisot, sa nouvelle présidente depuis six mois, a montré que la succession de Sellière était bien assurée. Sous le slogan "L'entreprise c'est la vie", elle a repris les thèmes chers à son prédécesseur. Elle a condamné "l'illisibilité" de la France, où une réglementation "kafkaïenne" du code du travail, dont le nombre de pages augmente "d'une par semaine ouvrable", serait le cauchemar de patrons qui auraient pour seul but de développer leurs entreprises, pour le bien de la collectivité. Elle a même fait la leçon à Chirac sur son projet de TVA sociale et protesté contre l'ingérence du gouvernement dans ce qu'elle appelle le "dialogue" social.

Mais elle sait aussi s'appuyer sur les décisions de ce gouvernement et lui demander de faire encore plus contre les travailleurs. Elle demande que le Smic ne soit plus fixé par le gouvernement mais par une commission d'experts, comme le taux du livret A. Elle réclame "l'extension à toutes les entreprises" du contrat nouvelle embauche et se dit prête à "faire connaître et utiliser le mieux possible" le contrat premier emploi que vient de proposer Villepin, soi-disant pour réduire le chômage des jeunes.

Bref avec Parisot c'est aussi lisible qu'avec Seillière: d'après elle "l'entreprise, c'est la vie", autrement dit pour faire le bien de tous il faut d'abord faire le bien des patrons. Mais alors pourquoi chacun constate-t-il que, plus le patronat s'enrichit, et plus la société va mal?