Mairie de Grenoble : Le service paie impose les postes nécessaires18/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1955.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mairie de Grenoble : Le service paie impose les postes nécessaires

Après une grève victorieuse du personnel du service paie du Centre communal d'action sociale (CCAS) de Grenoble début décembre, qui lui a imposé deux postes supplémentaires et une prime de 400 euros, la direction de la mairie (qui, à un certain niveau, est aussi celle du CCAS) s'est empressée de proposer une prime au personnel du service paie qui, comme le précédent, travaille sur Civitas. Mais cela n'a pas empêché la grève.

Ce logiciel de paie pose de gros problèmes et occasionne une importante surcharge de travail. Le service établit les paies des 3000 agents titulaires et 1500 non titulaires, s'occupe des congés médicaux, des dossiers de retraite et de bien d'autres tâches.

Mais la prime, de 150 euros pour un plein temps et 75 euros pour un mi-temps, attribuée officiellement en "reconnaissance des efforts constants réalisés depuis deux ans et demi par l'équipe... pour... corriger les dysfonctionnements du logiciel Civitas", était loin d'apaiser le mécontentement qui grondait depuis longtemps.

Déjà, au cours de l'année 2005, la direction avait dû remettre dans ses cartons une réorganisation du service qui aurait aggravé encore plus les conditions de travail. Alors l'attribution de cette prime a été prise comme une provocation. Durant les vacances de Noël, les agents concernés se sont réunis et mis d'accord pour exiger la création de deux postes, le complément des agents en cessation progressive d'activité par une embauche d'un agent à temps plein, les remplacements du congé maternité et des départs en retraite prévus en 2006, la titularisation des deux renforts du service présents depuis 2001, et une prime de 600 euros. Et se donnaient rendez-vous début janvier... où la grève fut votée pour le mardi 10 par les 25 personnes concernées par Civitas, toutes catégories de personnel confondues.

La date était stratégique puisqu'une grève à ce moment-là risquait de perturber la paie d'une partie du personnel (même si les grévistes auraient fait en sorte qu'aucun collègue n'en pâtisse). La municipalité PS proposait alors de transformer un poste de renfort en poste de titulaire, et de pérenniser les renforts. Mais cela n'aurait fait aucun personnel en plus.

Devant l'attitude de la municipalité, mardi 10 janvier, les 25 grévistes du service diffusaient un tract sur le perron de l'hôtel de ville dans une joyeuse humeur et avec un bon accueil du personnel. Le directeur de cabinet du maire, furieux que les grévistes soient visibles du public, se mit à crier que "les piliers de la mairie n'ont pas à supporter la banderole CGT"; il s'entendit répondre que "le personnel, lui, a à supporter plus qu'une banderole!" Dans la matinée la direction se sentit obligée de recevoir les grévistes et s'engagea par écrit sur... pas grand-chose de plus. La poursuite de la grève fut donc votée par les grévistes. Le lendemain, sur le perron de l'hôtel de ville et au self, une pétition faite pour expliquer leur grève à l'ensemble du personnel reçut en quelques heures plus de 400 signatures. En effet les personnels mairie et CCAS ne peuvent que se reconnaître dans les revendications du service, car pratiquement tous les services sont en sous-effectif.

À 15 heures, devant la détermination et l'énergie des grévistes et aussi les échos dans la presse et les radios locales, la direction dut accepter par écrit toutes les revendications sur les postes et la prime de 150 euros pour tous les agents concernés... Et elle dut accepter aussi de voir les employés du service distribuer eux-mêmes à leurs collègues un tract expliquant leur victoire!

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