À la suite de la récente décision du gouvernement iranien de reprendre des activités de recherche nucléaire, le porte-parole du gouvernement des États-Unis a déclaré qu'une "option militaire" contre les installations iraniennes, sans être d'actualité, n'est pas abandonnée pour autant.

Depuis des mois, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et les États-Unis s'indignent devant la volonté du gouvernement iranien de vouloir reprendre ses recherches sur l'enrichissement de l'uranium. Ils envisagent actuellement de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies. Pour Chirac, "la communauté internationale doit faire impérativement respecter les engagements consentis pour la sécurité de tous". Mais cette fameuse "communauté internationale" n'est autre qu'une coalition de quelques grandes puissances armées jusqu'aux dents.

Les cinq membres permanents des Nations unies, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, la France, la Chine font partie de ce club atomique qui regroupe les puissances disposant de l'arme nucléaire, avec quelques autres, parmi lesquelles Israël, l'Inde, le Pakistan. Ceux qu'on appelle les grandes puissances voudraient tenir verrouillée la porte de ce club. Ils prêchent une attitude vertueuse qu'ils sont loin de respecter eux-mêmes. Ils sont, en effet, à eux seuls, responsables de 85% des ventes d'armes mondiales! Et la prétendue "sécurité de tous", dont ils se réclament, se solde chaque année par la mort de 500000 personnes tuées par des armes conventionnelles.

Bush a déclaré qu' "un Iran doté de l'arme nucléaire pose une grave menace à la sécurité du monde", oubliant la menace qui provient des États-Unis eux-mêmes. Le gouvernement américain reste même le seul à être passé à l'acte en larguant des bombes atomiques pour anéantir deux villes du Japon, Hiroshima et Nagasaki, en 1945.

Certes, l'actuel gouvernement iranien n'est guère un garant de la paix, ni un défenseur des libertés en Iran même et au Moyen-Orient, ni le protecteur des droits des autres peuples. Mais les grandes puissances qui s'érigent en censeurs ne sont pas plus soucieuses de la paix et des "droits de l'homme", quand leurs intérêts sont en jeu. De quel droit édictent-elles des règles et veulent-elles imposer des interdictions dont elles s'affranchissent elles-mêmes?

Sous couvert de faire la morale à l'Iran, elles veulent simplement conserver le monopole de la dissuasion... contre les peuples qui voudraient contester leur domination.