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Hôpital psychiatrique du Vinatier - Bron (Rhône) : L'Agence Régionale d'Hospitalisation nuit gravement à la santé
À l'hôpital psychiatrique du Vinatier, dans la banlieue de Lyon, les conditions d'hospitalisation des malades et les conditions de travail du personnel se dégradent au rythme des réformes hospitalières.
Depuis longtemps, le budget n'est pas suffisant d'une année sur l'autre. Mais pour 2006, l'ARH (Agence régionale d'hospitalisation) impose un plan de restrictions avec la mise en place de "pôles". C'est en fait un regroupement de services pour supprimer encore des lits, l'objectif imposé étant d'économiser 3 millions d'euros, soit environ le coût de quatre unités de soins. La capacité d'accueil est passée de 1506 lits et places en 1995 à 1117 en 2004. Mais pour masquer ces suppressions de lits en hospitalisation complète, la direction fait valoir les places créées en foyers et dans des accueils de jour.
Avec la diminution du nombre de lits, c'est l'offre de soins qui se restreint. Bien souvent, les familles de patients ont du mal à faire hospitaliser un malade. Ceux-ci ne sont acceptés à l'hôpital que lorsqu'ils sont en crise. L'ambiance dans les services de soins s'en ressent, elle est souvent très tendue, d'autant que les effectifs en personnel diminuent.
À un travail très pénible et à risques au contact de ces malades s'ajoutent des changements d'équipe fréquents, les "petites tournes", c'est-à-dire finir à 22heures pour reprendre le lendemain matin à 6h30, ce qui est pourtant interdit par le code du travail. Dans la plupart des services, les infirmières sont seulement deux par équipe. C'est encore pire la nuit, avec une infirmière et une aide-soignante et même, trop souvent encore, un infirmier seul. Avec la baisse des effectifs, la gestion du personnel devient de plus en plus autoritaire. Dans les services de logistique, atelier, buanderie, cuisine, magasin il y a aussi la crainte de la privatisation.
Par le passé, le personnel a su se mobiliser pour défendre ses conditions de travail. En 2002, lors de la mise en place des 35heures à l'hôpital, nous étions nombreux à participer aux différentes manifestations, y compris à Paris sous les fenêtres de Martine Aubry, qui avait fait charger les CRS. Grâce à cette mobilisation, nous avions obtenu que la dégradation soit un peu moins grave qu'ailleurs.
Alors aujourd'hui la politique du gouvernement, menée par l'ARH, non seulement au Vinatier mais aussi dans les autres hôpitaux, pourrait bien, à force, provoquer la réaction de tous.