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Dans les entreprises
Vallourec : Profits records... avec la peau des ouvriers
Le petit monde de la finance s'extasie sur les performances du groupe Vallourec: les profits ont augmenté de 50% au premier semestre, entre 20 et 40% des bénéfices sont redistribués aux actionnaires chaque année et cela a entraîné une hausse de 328% du cours de l'action en un an. Cela enrichit d'autant Vincent Bolloré, déjà un des hommes les plus riches de France, qui détient à lui seul autour de 20% des actions du groupe.
Comme Vallourec fabrique en particulier des tubes pour le forage et l'exploitation du pétrole, les "économistes distingués" attribuent cette hausse à celle du cours et de la demande mondiale de pétrole. C'est possible. Mais ce qui est certain c'est que le groupe Vallourec a augmenté sa rentabilité comme tous les autres groupes industriels, sur le dos de ses ouvriers.
D'abord en faisant faire la même production avec moins d'ouvriers. Des centaines de licenciements ont eu lieu depuis dix ans dans les diverses usines du groupe: celle de Vitry-le-François (Marne) est passée de 1500 à moins de 1000 ouvriers. Celle d'Aulnoye-Aymeries (Nord) a vu son effectif diminuer de moitié. Quant à celle de Laingueville (Oise), elle a fermé, laissant 177 ouvriers sur le carreau, la production ayant été répartie entre les autres usines et les machines transférées à Vallourec Brésil.
Mais les profits de Bolloré et des autres ne sont pas seulement payés par le chômage et la stagnation des salaires. Ils le sont aussi par la santé des travailleurs. Ainsi, en décembre dernier, un travailleur intérimaire de 20 ans a laissé trois doigts sous une presse à l'usine d'Aulnoye. Une semaine après, dans la même usine, un intérimaire de 53 ans a été entraîné par une meule et a eu la tête coincée entre l'engin et le sol. Il est toujours dans un état extrêmement grave.
Licenciements, aggravation des conditions de travail, accidents: c'est ce que le directeur du groupe appelle une "croissance saine".