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Professeurs sans poste ou non payés : La grande misère de l'Éducation nationale
Une quarantaine de professeurs non titulaires, licenciés à la rentrée de septembre, se relaient et "campent" devant le rectorat de l'académie de Créteil pour obtenir d'être réembauchés et titularisés. Ils ont maintenu leur "campement" pendant les congés de Noël, pour montrer que derrière eux, qui sont "une poignée", "il y a 17000 professeurs non reconduits ces trois dernières années, dont 3000 en Ile-de-France... Un plan de licenciement qu'on n'a jamais vu dans le privé."
Le recteur s'est contenté de leur conseiller de passer les concours en interne, pour être titularisés. Mais ces professeurs, qui ont entre cinq et dix ans d'expérience, ont été inspectés et ont donné toute satisfaction, puisqu'ils ont été repris d'une année sur l'autre. Ils estiment, à juste titre, que l'Éducation nationale doit titulariser tous ceux qu'elle a employés pendant des années aux mêmes fonctions qu'un professeur titulaire. Et en effet on a bien besoin de ces milliers d'enseignants supplémentaires pour accueillir les élèves dans des classes un peu moins bondées. Mais ce n'est pas le souci de De Robien et des rectorats, qui gèrent la pénurie.
Dans le même temps, la presse s'est fait l'écho des difficultés qu'ont pour toucher leur salaire des professeurs vacataires, qui ont eu la "chance", eux, d'être nommés en septembre. En effet les salaires des vacataires, contractuels et autres maîtres-auxiliaires sont régulièrement versés en retard, près de huit à dix semaines après le début de la vacation. C'est la même situation pour les professeurs stagiaires en formation. Vendredi 16 décembre ils étaient une centaine à manifester devant l'inspection académique de Bobigny: quatre d'entre eux n'avaient rien touché depuis septembre, les autres avaient reçu 70% de leur salaire le 1ernovembre et devaient toucher le reste le 1erjanvier!
Des milliers de professeurs non titulaires, vacataires et contractuels au chômage ou payés avec retard, c'est la réalité de l'Éducation nationale. Les besoins sont énormes mais les moyens sont dérisoires.