Après le secteur de la volaille, violemment restructuré ces dernières années, l'industrie laitière bretonne, qui avait une image de dynamisme en matière d'emploi, est en train de se transformer en fabrique de chômage.

La laiterie Nazart, à Fougères en Ille-et-Vilaine, vient d'arrêter son activité. Elle traitait le lait fourni par près de 400éleveurs et fournissait du travail à plus de 80salariés.

Abandonnée par le Crédit Agricole et la Banque de Bretagne qui ne la jugeaient pas assez rentable, l'entreprise a été placée en liquidation judiciaire le 23décembre, avant de fermer définitivement le 31décembre.

Pour continuer à écouler leur production, les agriculteurs ont mis sur pied une coopérative de collecte qui a racheté les tanks de stockage de lait et les camions de collecte. Cette coopérative devrait permettre de maintenir l'emploi des chauffeurs qui assurent la livraison du lait aux transformateurs. Vu le prix du lait proposé par les industriels, la coopérative n'a aucune certitude d'avenir.

Les 70salariés qui travaillaient dans l'usine Nazart ont reçu, eux, une lettre de licenciement le 30décembre.

Avec ce cadeau de fin d'année offert par le Crédit Agricole et la Banque de Bretagne, ces salariés sont les premières victimes de la restructuration annoncée de l'industrie laitière à la recherche de toujours plus de rentabilité. Les plus petites entreprises sont concernées, ainsi que les éleveurs dont la production de lait sera jugée trop faible pour justifier le coût de la collecte.