Fermeture de 3 dispensaires de la Croix-Rouge en Seine-Saint-Denis : La santé publique devrait être une des missions de l'État04/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1953.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fermeture de 3 dispensaires de la Croix-Rouge en Seine-Saint-Denis : La santé publique devrait être une des missions de l'État

La Croix-Rouge vient de fermer trois centres de santé qu'elle avait en Seine-Saint-Denis - au Blanc-Mesnil, à Épinay-sur-Seine et à Drancy. En vingt ans, elle a fermé les uns après les autres la quinzaine de centres qu'elle possédait dans ce département, et dix autres structures similaires, dans d'autres départements, vont subir le même sort.

La fermeture de ces dispensaires touche la partie la plus pauvre de la population, qui y vient en consultation parce qu'elle n'est pas obligée d'avancer l'argent pour se faire soigner. Au Blanc-Mesnil, par exemple, 35% des 10000 malades qui fréquentaient annuellement ce centre étaient en Couverture maladie universelle (CMU). Ces structures proches de la population, regroupant médecins généralistes et spécialistes, étaient aussi faciles d'accès, et elles permettaient à des gens qui hésitent à voir un médecin de se faire suivre. Des médecins du Blanc-Mesnil racontent ainsi avoir vu "des grandes de huit ans amener leur petite soeur"!

Où ces personnes vont-elles aller maintenant? Sachant que la Seine-Saint-Denis est le département de la région parisienne le plus mal loti en matière médicale: le nombre de médecins y est deux fois inférieur à la moyenne régionale et les centres de santé, ainsi que les médecins, sont déjà surchargés de patients. La fermeture des dispensaires risque d'exclure des soins les plus pauvres, ceux qui ne feront pas des kilomètres, prolongés par des heures d'attente, pour se rendre dans un service de soins public, ou qui n'ont pas les moyens d'avancer l'argent d'une consultation privée.

Le motif invoqué pour fermer ces centres est qu'ils étaient déficitaires et que la Croix-Rouge se trouvait devant une situation financière "intenable". Peut-être. Mais la Croix-Rouge s'est bien gardée de mettre devant ses responsabilités l'État, dont ce devrait être le rôle d'assurer un service de santé suffisant. Il est vrai que son président en France n'est autre que l'ancien ministre de la Santé Jean-François Mattei - le "Monsieur Canicule" qui n'avait pas jugé bon d'interrompre ses vacances pendant l'été 2003, alors que les personnes âgées mouraient par milliers.

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