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Éducation nationale : Baisse des postes aux concours d'enseignants
Aux vacataires de l'Éducation nationale qui demandent leur réemploi, le ministère répond: "Vous n'avez qu'à passer les concours si vous voulez être embauchés"! Or, dans le même temps, il annonce la diminution de 6000 postes d'enseignants proposés aux différents concours de recrutement.
Dans le premier degré, 11250 postes sont ouverts en 2006, contre 12750 l'an passé. Cela fait une baisse de 13%. Dans le second degré (collèges et lycées), avec 4 800 postes en moins, le recul atteint une moyenne de 29%: 24% de postes en moins pour les sciences, 28% pour les lettres, et 50% pour l'éducation physique! Les lycées professionnels sont aussi lourdement touchés pour le nombre de postes mis en concours.
Le ministère de l'Éducation nationale justifie cette baisse des recrutements par le fait que les effectifs d'élèves diminuent dans le secondaire et devraient aussi diminuer dans le primaire... à partir de 2010! Il ajoute qu'un nombre d'enseignants moins important que prévu devant partir à la retraite l'an prochain (à cause de la réforme qui les oblige à prolonger leur activité s'ils veulent toucher une retraite à taux plein), une baisse du nombre des postes mis aux concours ne signifierait pas pour autant une diminution des effectifs. Mais comment le croire, alors que les mêmes services du ministère estiment à 17300 les départs en retraite dans le secondaire pour l'année prochaine? Avec 10000 nouveaux professeurs recrutés aux concours externes, le déficit en nombre d'enseignants est simple à calculer. Et il s'ajoute à celui des années précédentes.
Le gouvernement poursuit donc sa politique de diminution du nombre de fonctionnaires, dont le seul but est de dégager des crédits pour faire des cadeaux aux possédants. Allègre, ministre de l'Éducation nationale sous le gouvernement Jospin, avait affiché son intention de "dégraisser le mammouth". Ses successeurs continuent dans la même veine, tout en parlant de "continuité du service public" et de "bonne gestion du personnel".
Dans les faits, cela voudra dire qu'aux prochaines rentrées scolaires il y aura moins d'enseignants devant les élèves et il y aura encore plus d'emplois précaires: un certain nombre de jeunes qui préparent les concours sont souvent déjà embauchés pour assurer des remplacements ou boucher en catastrophe les trous causés par l'insuffisance des effectifs. Avec une baisse des postes offerts aux concours, ils auront moins de chances d'obtenir leur titularisation, c'est-à-dire un emploi mieux payé et garanti.
Les élèves, que les différents ministres disent vouloir placer "au coeur du système scolaire", subiront aussi les effets néfastes de cette politique d'économies, en étant plus nombreux par classe et en voyant des enseignants, vacataires ou contractuels, se succéder sur un même poste sans qu'il leur soit donné le temps et la possibilité d'offrir un enseignement suivi.