Début décembre, une déléguée du personnel CGT de l'entreprise de nettoyage ONET, particulièrement connue pour sa combativité, a été convoquée, le 13 décembre, à un entretien préalable "en vue d'une sanction pouvant aller jusqu'au licenciement".

Actuellement, elle travaille dans l'usine d'Arkéma à Jarrie. Il est reproché à cette travailleuse d'avoir divulgué par tract le contenu d'un procès verbal dressé par l'inspecteur du travail contre ONET.

La direction d'ONET reproche à cette déléguée d'avoir, par tracts, fait état des 245 contraventions dressées à son encontre par l'inspection du travail, ce qui nuirait à l'image de marque de la société. Mais si cette dernière voulait une image de marque convenable, elle ne bafouerait pas quotidiennement les droits élémentaires des travailleurs et le droit syndical.

Rappelons par exemple que, quasi systématiquement, chaque mois les travailleurs de l'entreprise ont des manques sur la fiche de paie, doivent donc tout vérifier et réclamer des heures faites mais non payées... Rappelons également qu'ONET vient d'être condamnée "pour racisme et harcèlement", même si appel a été fait.

Ainsi, mardi 13 décembre, à 9 heures, environ 150 travailleurs s'étaient regroupés devant le siège de l'entreprise ONET pour accompagner et soutenir cette travailleuse menacée de grave sanction. Etaient présents ses collègues de travail, en grève ce jour-là, mais aussi des travailleurs d'ONET d'autres sites, des délégations des usines chimiques et des grosses entreprises de l'agglomération, appelés par l'UL et l'UD-CGT. Côté médias, France Bleue Isère et FR3 qui connaissent bien cette déléguée, ayant couvert régulièrement les nombreuses luttes et grèves que les travailleurs de la société de nettoyage ont menées ces dernières années, étaient également présents.

C'est sous des applaudissements chaleureux qu'elle est sortie de son entretien, qui a duré plus d'une heure. Pour le moment, rien n'a filtré de la décision de la direction.

Elle a remercié au micro les travailleurs pour le soutien qu'ils lui apportaient, et rappelé qu'elle ne faisait que son travail de déléguée syndicale en dénonçant le non-respect des droits des travailleurs. Pour tous les présents, il ne faisait pas de doute que la direction d'ONET cherchait à se débarrasser d'une déléguée combative et appréciée de tous.

Gageons que la mobilisation n'en restera pas là pour protester contre les méthodes indignes de ce patron. Quant aux grandes entreprises qui engagent des sociétés de nettoyage comme ONET sur leurs sites, elles sont les premières responsables de ces conditions de travail inacceptables imposées au personnel, comme elle l'a aussi rappelé au micro.