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Dans les entreprises
Groupe Bosch : Vers les 40 heures payées 35?
Le 14 décembre dernier, le directeur de Bosch France, annonçait qu'il envisageait de négocier "un retour aux 40 heures" afin de "maintenir l'emploi industriel" des 10000 salariés employés dans le pays. Au dernier comité de groupe, un autre membre de la direction trouvait, lui, que 25 à 30 jours de congé par an, c'était trop.
Cette entreprise n'en est pas à son coup d'essai.
En 2004, l'accord "Avenir Vénissieux" défrayait déjà la chronique. La direction locale de Bosch avait réussi à imposer une remise en cause des 35 heures en menaçant d'implanter en Tchéquie une nouvelle production prévue sur le site de Vénissieux. Les salariés s'étaient vu imposer de travailler 36 heures payées 35 ce qui se traduisit par la suppression de six jours de RTT, du pont de l'Ascension et du lundi de Pentecôte. On leur avait également imposé trois ans de gel des salaires, la suppression de la prime d'intéressement pour cette même durée. Cela équivalait à une baisse de 12% de la masse salariale.
Aujourd'hui, la direction prétend qu'elle n'a pas d'autre choix pour maintenir sa "compétitivité" que de rallonger l'horaire de travail sans compensation, car, dit-elle, "nos clients nous demandent des réductions de prix de l'ordre de 3%". Mais même si les "exigences" de ses clients étaient ce que la direction prétend, au lieu d'aller puiser dans les poches des salariés, pourquoi ne le fait-elle pas sur ses profits? En 2004, ces derniers ont augmenté de 40% par rapport à l'année précédente, atteignant 1,67 milliard d'euros pour l'ensemble du groupe. Ramené à chacun des 240000 travailleurs employés dans le monde, cela représente 7000 euros.
Bosch est devenu le premier équipementier automobile mondial en 2004, preuve que ce n'est pas une entreprise en difficulté, loin de là.
Non, il s'agit de faire encore plus de profits, d'anticiper les exigences éventuelles des constructeurs automobiles et de les faire payer aux travailleurs.
Dans son communiqué, la direction française dit que ce retour aux 40 heures, est un des "axes de réflexion qui prendront en compte les spécificités de chaque site français".
Pour qu'elle ne réussisse pas une nouvelle fois son coup, elle devra trouver face à elle les travailleurs de tous les sites, décidés ensemble à faire échec à ce patronat avide et sans scrupule.