L'entreprise CS-SI (Communication et Système-Systèmes d'Information) est une SSII (Société de service en ingénierie informatique) qui emploie 3000 personnes, dont plus de 650 à Toulouse. Les deux pôles d'activité toulousains sont l'aéronautique et le spatial. Airbus est le plus gros client de CS-SI Toulouse. Les salariés sont à 80% des ingénieurs. Le salaire d'embauche des ingénieurs est de 1650 euros net par mois.

Le PDG, Yazid Sabeg, que l'on a pu voir à plusieurs reprises dans les médias, est Monsieur "discrimination positive", la caution industrielle de Borloo. Cela ne l'empêche pas de pratiquer la "discrimination négative" en matière d'augmentations générales de salaires, qui sont gelés depuis de nombreuses années. Il n'y a que des augmentations individuelles, avec toutes les injustices que cela suppose.

Chaque année, de prétendues difficultés de l'entreprise sont le prétexte pour ne rien lâcher. Or cette année, le chiffre d'affaires est en hausse (+8%), ainsi que les prises de commandes. Lors de la négociation annuelle obligatoire, il s'avéra que la direction voulait continuer comme les autres années, et octroyer "royalement" 0% d'augmentation générale.

Pour la dernière réunion de négociation une pétition fut très largement signée par les salariés, pour demander le rattrapage du pouvoir d'achat et des augmentations générales de salaire, et un engagement à faire grève le 15 décembre fut pris, si les négociations n'aboutissaient pas.

Le 13 décembre, le directeur envoya un mail à l'ensemble des salariés de CS-SI pour tenter de désamorcer le mouvement à venir: il octroyait... 0,5% d'augmentation individuelle pour 2005, et entre 1% et 1,5% d'augmentation individuelle pour 2006. Mais dans ce volume de 1% d'augmentations individuelles, il y a aussi la part des cadres dirigeants, et il ne reste plus grand-chose pour les autres. Quant aux augmentations générales et au maintien du pouvoir d'achat: toujours rien.

Le 15, la grève d'une journée fut importante et a concerné tous les sites. Après l'assemblée générale, les grévistes ont organisé un tour des bureaux, puis sont partis, en klaxonnant et en cortège, pour se retrouver à plus d'une centaine devant l'entrée d'Airbus (Saint-Martin). Le tract distribué expliquait les raisons du mécontentement aux salariés d'Airbus (le plus gros donneur d'ordres) et aux nombreux sous-traitants qu'Airbus utilise et qui partagent les mêmes problèmes que ceux de CS-SI. Une banderole "CS-SI en grève, 0% c'est pas assez" était bien visible. L'accueil fut chaleureux.

Pour l'instant le directeur ne dit rien. CS-SI aimerait pouvoir continuer ses petites affaires tranquillement, sans augmenter les salariés, et sans réactions de leur part. C'est loupé!