Disneyland Paris : Picsounous pique nos sous!15/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1950.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Disneyland Paris : Picsounous pique nos sous!

La décision de la direction de Disneyland Paris de supprimer une prime de100 euros a provoqué une réaction de mécontentement dans le secteur de la Maintenance, qui regroupe un millier de salariés sur les 12000 qui travaillent sur le site.

Cela s'est manifesté par une pétition largement et rapidement signée, qui a été remise au DRH par une délégation d'une centaine de salariés.

Cette prime est la partie fixe de la prime d'intéressement, que Disney s'était engagé en 2003 à verser même en cas de déficit. Nous l'avons perçue en 2003 et en 2004. Et cette fois, plus rien: le patron l'a supprimée en invoquant... le déficit!

Ce déficit, dont toute la presse a parlé, se monte officiellement à 94,9 millions d'euros. Mais 52 millions sont pompés par la société mère sous forme de «royalties» et de «rémunération du gérant» (cela ne s'invente pas!). Six autres millions sont les jetons de présence des membres du conseil d'administration. Et 144 millions sont mis de côté sous forme d'amortissement.

S'en prendre aux petits salaires, alors que l'argent ne manque visiblement pas en haut lieu, cela n'est pas passé. Quelques techniciens ont donc pris l'initiative d'une pétition le lundi 5décembre, pour protester contre ce vol manifeste. Elle a été vite relayée dans toute la Maintenance par l'intermédiaire de militants syndicaux. En trois jours, elle a fait le plein de 550 signatures, et elle a commencé à déborder dans d'autres secteurs de Disneyland.

Le jeudi 8 décembre, une réunion improvisée regroupant 60 salariés décidait d'un rassemblement le lundi suivant à 13heures pour porter la pétition à la direction générale. Le lundi matin, le directeur du site faisait le tour des services pour nous dissuader, en expliquant que Disney ne reculerait jamais. Certains «managers» utilisaient des arguments plus directs: «C'est interdit d'aller au rassemblement»; «Si vous y allez, même cinq minutes, même sur votre temps de pause, on vous retire une heure de grève».

Malgré cela, une centaine d'entre nous ont tenu à aller porter la pétition au DRH central de Disneyland. En découvrant celle-ci, le directeur de la Maintenance avait déclaré, se voulant méprisant: «Seul un imbécile ne signerait pas cette pétition». D'ailleurs, lui ne l'a pas signée!

Partager